Visionner l’Attaque des Clones après La Menace Fantôme, c’est comme refuser un excellent cassoulet pour manger une entrecôte minuscule et trop cuite. Ca fait chier. Et pourtant La Menace Fantôme est loin d'être un film parfait.
Parce que finalement, celui-ci avait ses moments qui permettaient de ressentir une once de tension, un brin de suspense, qui rattrapait le traitement honteux de l’univers Star Wars. Là, Lucas a vu grand. Trop grand. Tellement grand qu’il s’est violemment cassé la gueule après avoir glissé sur une merde de chameau.

Déjà, la surenchère de CGI c’est chiant. Un plan dans l’espace, allez, on bombarde et on remplit ça de vaisseaux qui planent dans tous les sens. On se tire dessus ? BIM des raies de lumières dans tous les sens ! C’est MOCHE !
Le traitement de l’image est dégueulasse, les couleurs sont saturées au-delà des limites supportables par les yeux humains, en résulte un mélange bien gras qui bave sur ton écran, comme baverait un crapaud en rut. Et puis même d’une manière générale, la photographie est vraiment horrible, ce qu’ils ont fait sur les couleurs, sans justification quelconque c’est juste pas possible.

Je trouvais ça complètement con d’avoir traité la Menace Fantôme d’une manière enfantine, mais là on atteint des sommets de bêtises. En gros, on passe 2h devant lesquels un Obi-Wan, qui en a fini avec sa puberté, découvre deux grandes armées, qui bien sûr vont finir par se mettre sur la gueule (et c’est triste. Et vomitif.), le blabla politique est d’une fadeur absolue, c’est long, c’est répétitif, c’est pas assez intéressant pour en faire de réels enjeux. Et puis Lucas nous sort son pire atout de sa manche, la love story. Ça avait bien marché entre Han et Leïa, pourquoi ne pas recommencer ? Sauf que là… C’est niais, mon dieu que c’est niais ! Anakin et Padmé batifolent dans ce qui semble être un mauvais trip sous LSD et après une étrange punchline comparant la Belle à du sable, ils finirent par s’embrasser. L’amour est plus fort que tout n’est-ce pas ?

Sauf, que c’est mal foutu. Autant l’idée de torturer psychologiquement notre apprenti Dark Vador est une bonne idée, surtout dans la perspective de devenir le seigneur sith que l’on connait tous, autant le traitement est d’une horreur absolue. Outre la love story entre Anakin et Padmé, toute la partie sur la mère du jeune Padawan est ratée. Pas un seul instant, on ne s’inquiète pour le sort qui leur est réservé, pas un seul instant on ne croit à la colère et la rage qui doit monter en lui. Il faudra attendre qu’on nous raconte ce qu’il s’est passé pour se rendre compte de la chose. Trop prude, Lucas donne l’impression de fuir ses responsabilités, la queue entre les jambes.

Ah et par pitié, quel casting affreux ! Hayden Christiansen… L’horreur absolue. Il se balade de scènes en scènes essayant d’attirer l’attention, fronçant les sourcils et avançant le menton (parce que tu vois il est super en colère !), en essayant de remettre à la mode la coupe mulet. Il a tout raté en somme.

J’en viens à la fin. Comme prévu les deux armées se mettent sur la gueule, pour une raison qui m’échappe encore. Alors encore une fois, après Ben-Hur dans La Menace Fantôme, Lucas retente l’expérience péplum, ce qui réussit plutôt bien lorsque les enjeux ne sont portés que sur Obi-Wan, Anakin et Padmé, d’autant que Natalie Portman profite d’un coup de griffe pour perdre quelque bout de tissus en trop. Et puis ces premiers affrontements sont bien filmés, bien chorégraphié et bien amené.

Et la private party devient une partouze générale.

Les Jedis se ramènent, cassent la gueule à tout le monde (alors que ce ne sont pas des guerriers attention, seulement des protecteurs de la paix ! *soupir*), puis les clones se ramènent, en renfort, pour casser du droïde et là ça devient l’anarchie la plus totale. A un tel point que Lucas ne sait même plus où mettre sa caméra. Plus haut j’ai mentionné que ce film était construit sur de l’abus total des éléments qui le constituent. Et bien cette séquence finale est la meilleure preuve de tout ça. C’est le BORDEL ! On ne sait pas où on est, on ne sait pas ce qu’on regarde, Jango Fett se fait décapiter, son fils reprend son casque (TU LE SENS MON PLAN SUBLIMINAL POUR TE PLACER BOBA FETT ? TU ES CONTENT SPECTATEUR ?!), et je trouve cette idée débile. Si tu regardes cet épisode sans avoir vu la trilogie originale, tu ne comprends pas ce que ça fout là…

Bref, ça continue dans le n’importe quoi, avec de la baston partout, ça tire dans tous les sens, Padmé est touché, je m’en branle, je trouve ce film pourri, j’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre.

Ah tiens Yoda va voir Dooku. Je me demande ce qu’ils vont fa… OH PUTAIN YODA QUI SE BAT C’EST GENIAL ! Ok film tu marques un point. Voir Yoda se battre contre Dooku (Christopher Lee, tu restes un dieu à mes yeux, des bisous partout) est probablement le meilleur moment du film. Un peu comme la fin de La Menace Fantôme. A croire que Lucas ne parie que sur la fin de ses films pour relever le tout.

Donc voilà, l’Attaque des Clones, c’était mauvais, presque inutile même, parce qu’au final, le personnage d’Anakin n’a pas beaucoup avancé psychologiquement, et c’est bien le problème. A quoi bon faire une trilogie sur sa tronche si c’est pour passer deux heures à ne rien faire de lui ? Love Story, perte de sa mère et bagarre. Voilà le boulot qu’il a pendant le film. Si bien que les moments qui pourraient être intéressants, à savoir toutes les fois où il remet vraiment en cause l’autorité de son maître Jedi, sont éclipsées par la mièvrerie ambiante qui se dégage du film.

Lucas voulait faire revivre sa saga légendaire. Il va finir par la couler.

Liste des autres critiques de la saga : http://www.senscritique.com/liste/Star_Wars_c_est_dans_9_mois_mais_je_vais_pas_attendre_la_vei/828692

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le 21 mars 2015

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