Star Wars - Le Réveil de la Force par Jon Talbain

Je vais spoiler sa race mais je pars du principe que tout le monde l'a vu, vue comment vous nous avez cassé les couilles pendant des mois et des mois avec.


Bon déjà il était hors de question que j'aille à une avant-première ou même une première ou une deuxième ou tout ce genre de séances remplies de geeks, fanboys et consorts qui squirt et applaudissent au moindre changement de plan et qui font des rondes avec des chandelles en sifflant le thème principale ou ce genre de délires dignes du Temple du Soleil alors qu'on parle juste d'un film où les mecs se battent avec des néons.


Pour ce qui est du film en lui même, c'est bien sans être bien, c'est mauvais sans être mauvais. J'ai pas grand chose à en dire en fait.
Cette saga a toujours glissé sur moi donc je suis sans doute pas le mieux placé pour en parler mais je suis toujours mieux placé qu'un chien de la casse qui se branle à chaque nouvelle bande-annonce et qui a arraché la page avec le mot "objectivité" de son dictionnaire pour s'essuyer avec.
Déjà, les seuls souvenirs que j'ai des anciens films sont des souvenirs de jeunesse et la dernière fois que j'en ai vu un c'était l'épisode 3 au ciné donc ça remonte, quand même. Par conséquent j'me suis pas amusé à chercher toutes les incohérences ou copier/coller des autres films, d'une parce que j'me rappelle de quasiment rien et de deux parce que j'ai pas que ça à foutre.


Bref, quoi de neuf à l'horizon ?
Des nouveaux personnages pas spécialement intéressants avec en tête de liste un pilote hors-pair qui crève dès le début du film, une femme forte parce qu'on est en 2016 et un renoi qui se serait contenté d'un rôle de sidekick rigolo dans n'importe quel autre film mais qui, ici, se paye en plus le luxe d'être le héros, qui mythone pour essayer de pécho la meuf en lui faisant croire qu'il est résistant alors que c'est un stormtrooper repenti. Notre duo est accompagné d'un autre sidekick rigolo sous forme de robot que tout le monde veut pécho aussi, non pas pour lui faire fermer sa gueule comme je l'aurais fait mais parce que lui seul détient la carte menant à Luke Skywalker sauf qu'en fait non, il a juste un bout et c'est R2-D2 en veille depuis 30 ans (sûrement paumé dans le labyrinthe de Windows 98) qui a l'autre parti et il faut juste attendre qu'il se réveille de manière random à la fin du film pour la filer.
Cette fine équipe rencontre en cours de route les deux sidekicks rigolos que sont Han Solo et Chewbaca qui semblent toujours militer pour le mariage gay interracial. Ils font plein de trucs pas très intéressants quand on y réfléchit bien genre aller dans un bar où la meuf entend des voix qui l'amènent au sabre laser de Luke Skywalker dans la cave qui lui file des visions quand elle le touche. Ouais, ça parait absurde dit comme ça, mais en vérité ça l'est encore plus.
La meuf se fait enlever par les méchants du Premier Ordre (ça lui apprendra à se prendre pour Jeanne D'Arc Vador) et ça fait entrer Eddie Murphy dans une colère noire qui décide donc d'aller la récupérer, accompagné des résistants qui en profitent pour niquer leurs mères à ces méchants pas gentils qui détruisent des planètes comme s'ils jouaient à OGame au CDI du collège. Et dans ces résistants on a le pilote hors-pair qui finalement n'est pas mort et dont l'explication à ça est limite moins convaincante que le "je sais pas" de Jean Grey dans X-Men 3. On a aussi tout le reste de la clique avec Leia et le sidekick rigolo de C3PO. Certains disent que c'est du fan service que de faire revenir tous les anciens persos de manière souvent gratuite, personnellement je pense que rien que le fait de vous refaire une trilogie c'était du fan service. Partant de ce postulat, je m'attends à tout.
Bref, nos joyeux lurons de l'espace s'en vont botter des culs chez les nazis, non sans y laisser des plumes, ils gagnent, la meuf va chercher Luke qui semble en état de méditation transcendantale en haut d'une colline et on finit sur un plan qui même dans Dolmen avec Ingrid Chauvin aurait fait honte.


J'ai pas parlé des méchants d'ailleurs mais que dire ? On a une sorte de hiérarchie avec le chef qui est un hologramme d'une cinématique de World of Warcraft et qui donne des ordres à Kylo Ren et un rouquin qui s'est fait recaler au casting d'Iron Sky visiblement. Kylo Ren est clairement l'antagoniste principal mais j'ai du mal à comprendre qui est le mieux gradé des deux vue comment le rouquin le boloss parfois. Mais s'il y avait que lui. Ce mec est une vraie victime et n'inspire crainte à personne. Ses stormtroopers se cassent, l'héroïne le fait craquer mentalement alors qu'elle est attachée, même le pilote se fout de sa gueule quand il l'attrape au début et il finit par se faire battre au sabre par quelqu'un qui n'en a jamais touché un de sa vie. En plus de ça il a la gueule du gosse qui se faisait toujours racketter son goûter en primaire. Comme quoi, faites gaffe à qui vous cassez les couilles, vous serez peut-être responsable de la naissance du quatrième Reich.
Donc ce grand méchant est en réalité le fils de Han Solo et Leia qui est passé du côté obscur pour je ne sais quelle raison et qui manifestement n'est pas le mec le plus stable du monde parce qu'il a l'air aussi indécis que Cohn-Bendit devant un 10 balles de shit et une fillette de 4 ans.
Pour faire court, c'est pas la joie niveau antagonisme et on est loin du méchant iconique que représentait Dark Vador. Ici on a juste un ado en pleine crise qui pleure et tue son père dans la même scène. A classer dans le même dossier que le méchant de Spectre : les enfants difficiles, qui finiront tous dans une émission de merde sur NRJ12.


Pourquoi j'insiste aussi sur les sidekicks rigolos ? Parce que tout est prétexte à balancer de l'humour de merde qui fait l'effet d'un pet foireux dans des draps en soie et désamorce bien souvent tous les enjeux et la tension de la scène. Et c'est d'autant plus déstabilisant que dans mes souvenirs, aussi vagues soient-ils, je ne me souviens pas que Star Wars était une saga qui laissait beaucoup place à l'humour. Ou du moins pas ce genre d'humour cradingue typique de Marvel depuis Avengers.
Et aucun perso n'y échappe. Chacun a droit à sa petite saynète "humoristique" qui rappelle qu'on est en 2016 et qu'on peut plus faire un film avec un minimum de sérieux. C'est un peu l'équivalent des mecs qui font une blague et qui rigolent de leur propre blague tellement ils sont fiers. Si tu fais de l'humour, tu le fais subtilement et t'appuie pas dessus comme un porc en disant "REGARDEZ COMME IL EST DRÔLE MON FILM, BANDE DE PUTES" sinon tu te crames tout seul et c'est plus drôle. Surtout si c'est pour faire passer tes personnages pour des abrutis, c'est totalement contre-productif, on est dans une saga épique qui est censée iconiser ses personnages alors à quoi bon les faire passer pour les John McClane du pauvre ?


Au final je me suis pas ennuyé, c'était pas désagréable mais qu'est-ce que j'en retire ? Bah rien en fait, parce qu'il y a pas grand chose. Et c'est bien ça le problème, les gens se rattachent à l'image qu'ils se font de films qu'ils avaient kiffés et qui ont plus de trente ans pour les meilleurs, se hypent la gueule eux même et se basent sur ça pour leur appréciation de la soupe qu'on leur sert en 2016. C'est quand même triste de voir le peu d’exigence que montre le public d'aujourd'hui et qui malheureusement coïncide avec la baisse en qualité des productions. Pourquoi se faire chier si les gens se contentent du peu qu'on leur donne et seraient à chaque fois prêts à tuer père et mère pour avoir un nouveau film, peu importe sa qualité ?

Daftwolf
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le 7 janv. 2016

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Jon Talbain

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