Starbuck par Francis Janvier
Starbuck, c'est un film magnifique et la preuve que Patrick Huard a un potentiel dramatique monstrueux. Parce qu'il est réellement attachant en temps qu'acteur et qu'il insuffle une vie à son personnage que peu de comédiens seraient en mesure de faire. Parce qu'il est la seule personne au monde capable de déballer un pamphlet contre les abattoirs de tofu. Parce qu'il est capable de communiquer plus d'émotions par le simple mouvement de ses sourcils que bon nombre de grands acteurs par leurs glandes lacrymales. Parce qu'il réussit à faire rire en disant des phrases toutes simples juste en y mettant une intonation particulière. Mais surtout, parce qu'il croit à son personnage, qu'il devient David Wozniak, et ça fait qu'on y croit, à son histoire pas crédible pour un sou, à son personnage archétypal au possible. Mais il n'est pas seul devant la caméra, il y a aussi le génial Antoine Bertrand qui pourrait faire rire en récitant un dictionnaire et la renversante Julie Le Breton qui touche par son regard pénétrant et sa prestation hyper réaliste. Et au final, ces acteurs immensément talentueux donnent une couleur incroyable au récit qui, bien qu'étant légèrement mielleux, est l'une des plus formidables réflexions sur la paternité jamais entamées. La bande sonore, d'une douce mélancolie, donne aussi un ton très particulier au métrage et transforme certaines scènes en micro-tragédies, et c'est tout à fait remarquable. Sans conteste le meilleur film québécois "grand public", grâce à son casting incroyable, sa réalisation soignée et son atmosphère magique.