Les Blues Brothers français.
Alors de faire agresser ou de me faire insulter, je ne compare pas ce film au chef d'oeuvre de Joe Landis, mais pour montrer que l'histoire est assez semblable, mais sans mission divine ; deux types, menacés par leur banque, vont silloner la France avec leurs idoles des années 80, en les convainquant que leur public les réclame, tout ça pour finir sur un grand concert au Stade de France.
Ce film me pose un cas de conscience, car il me rappelle Disco. J'avais beau avoir détesté le film d'Onteniente, j'étais resté au cinéma uniquement grâce à la présence des chansons des années 70 et c'est un genre que j'adule.
Ici, le film n'est pas aussi détestable, mais si je parle uniquement en termes scénaristiques, il n'y a que deux acteurs ; Richard Anconina et Antoine Lochet. Ce dernier, que j'avais vu dans La graine et le mulet ou Mademoiselle Chambon, joue un peu le comique de l'histoire en faisant le chauffeur de bus qui devient chauffeur de slles tout en faisant des conneries. Quant à Anconina, c'est celui qui apporte un peu d'émotions, notamment quand il va s'engueuler, puis se réconcilier avec son pote (Timsit, que je ne peux pas supporter).
Mais ce film est clairement, complètement ciblé pour les amateurs (ou nostalgiques) de chansons des années 80, car il faut dire que la grande majorité y est ; Cookie Dingler, Lio, Jeanne Mas, Desireless, Emile & Images, Peter & Sloane, Sabrina (oui, Boys, boys, boys !!!)... et le plus magnifique (punaise, on va me croire) de tous ; Jean-Luc Lahaye. J'aurais presque pleuré à l'apparition de Patrick Hernandez, mais il ne reste que trop peu dans l'histoire.
Si Lahaye joue son propre rôle,et, comme tous les autres, il a aussi suffisamment d'humour pour se moquer de son image qu'il véhicule, à savoir coucher avec des jeunes filles, comme le démontrera une scène où il est dans une chambre d'hôtel avec cinq donzelles, auxquelles il va leur faire passer une longue nuit, mais pas comme on l'imagine.
Alors, ce film peut être pris de plusieurs bouts ; soit on n'accroche pas car ça n'est pas notre musique, soit on se laisse embarquer par les chansons, il y en a d'ailleurs énormément, en laissant son esprit cartésien. Au fond, et il ne faut pas s'en cacher, ce film est une gigantesque promo pour les années 80, qu'on nous rabache les oreilles depuis pas mal de temps, mais cet amour pour ces vieilles gloires n'exacerbe-t-il pas un sentiment de nostalgie (auquelle la radio du même nom est partenaire) auprès de nos compatriotes ?
Bon, perso, j'ai passé un très bon moment, pas tellement au sens cinématographique (je crois que ceux qui aiment les effets spéciaux vont pleurer, car on a une scène hallucinante de gospel avec Gilbert Montagné qui devient Néo de Matrix), mais à revoir ces chanteurs, qui s'assument tels quels, et ça reste au fond l'occasion de passer un bon samedi soir, contrairement à un truc comme Disco où j'avais morflé.