« Devenir adulte, c'est être libre. »
C'est un film qui ne peut laisser personne intact, de l'ennui le plus profond au rejet le plus total. A titre personnel, c'est une claque tellement grande dans la figure qu'il est difficile de donner du sens à la critique d'une oeuvre tellement atypique. Park Chan-wook, réalisateur de Old Boy entre autre, maîtrise d'une main de maître, et pour son premier film à Hollywood, ce film d'un esthétisme rare soigné à l'aide d'une photographie impeccable et magnifique. La réalisation est aux petits oignons et, comme on commence à en avoir l'habitude, le sud-coréen nous livre un scénario très élaboré - du moins durant la première heure du film. La lenteur de ce dernier ajoute une anxiété jouissive à l'histoire.
L'histoire d'une jeune demoiselle, India, en quête d'identité, confrontée à une vie très déséquilibrée et à l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille suite à la mort de son père, son oncle. Elle va apprendre à se connaître et à se définir, sans s'en rendre compte, à l'aide du monde qui l'entoure. La séquence d'introduction est très réussie et présente parfaitement ce sur quoi va se porter le film. L'origine du mal, la naissance d'un caméléon.
Dans une ambiance souvent malsaine, toujours froide, le trio d'acteur livre une prestation glaçante, presque trop parfois, et se permet quelques scènes très tourmentées grâce notamment à la prestation de Matthew Goode, bluffant. L'affiche donnait envie et le film est à son image, intriguant, original, profondément singulier.
Un petit bémol cependant pour la fin (dans sa globalité) qui, sans être ratée, répond à trop de questions et trop facilement. Ceux qui voyaient dans les trames du scénario, écrit par Wentworth Miller au passage, un faux-semblant de Mulholland Drive ou de Shutter Island resteront forcément un peu sur leur faim.
Pour le reste, c'est un excellent film.
Et Park Chan-wook définitivement un excellent réalisateur.