J'entends encore tourner autour de moi cette critique devenue singulière et qui voudrait que Zack Snyder ne possède aucune originalité, tant le choix de son récit s'inspire inévitablement de créations existantes... Oui, certes, mais il n'est pas toujours nécessaire de fonder sa propre continuité dramatique pour s'afficher comme un réalisateur de talent.
A vrai dire, le talent et le génie de ce cher Snyder (selon moi), résident justement dans ses choix de références, d'univers, admirablement bien réinterprétés sur pellicule.
Et puis soyons clair, "Sunker Punch" n'est pas une adaptation, même si ce récit original est criblé de références artistiques multiples (comme "Le Seigneur des Anneaux", par exemple).
Alors que retenir de cette nouvelle production signée par un des réalisateurs les plus en avance de sa génération ?
Tout d'abord (et c'est presque une banalité), un univers esthétique dantesque extrêmement bien soigné et habité !
Puis, des compositions de cadre maîtrisées de bout en bout, laissant place à un véritable spectacle visuel.
Enfin, des scènes de batailles à couper le souffle (notamment le duel contre les robots terroristes) et sublimées par une bande sonore déjantée !
Ah oui, j'ai failli oublier... un concentré de canons de beauté au mètre carré.
En fait, Zack Zynder a réuni en un seul film, tous les désirs, les fantasmes, les délires qui nous habitent. Il mélange tous les univers, les périodes historiques et fictives, afin de créer un immense défouloir onirique.
En somme, on ne sera pas surpris de voir une guerrière flinguer des soldats de la Seconde Guerre Mondiale avec le dernier modèle M16 du marché...
Ne vous cassez pas la tête, "Sucker Punch" est le résultat de l'esprit créatif et surréaliste d'un homme. Esprit consolidé par un récit cohérent et d'une grande noirceur. A ce titre, il est dommage que le réalisateur n'est pas cultivé son habituel goût du gore, qui aurait pu marquer un peu plus certaines scènes (et pourtant, je ne suis pas un grand défenseur du style).
Je terminerais sur un détail révélateur du génie du créateur, celui de trouver les codes pour raconter une scène à profondeur psychologique, uniquement par le biais de la musique. Je fais évidemment référence à la "sublime" scène d'ouverture.
Courez donc voir ce film sur grand écran qui a, non seulement évité le massacre d'une 3D inutile et qui se définit comme une petite perle cinématographique.