Voilà un adage auquel je ferai plus attention à l'avenir avant de pénétrer dans le rêve d'un gamin de 15 ans en pleine phase masturbatoire.

Sucker Punch est en premier lieu un film esthétiquement moche et claustrophobique. Snyder nous ressort la même ambiance que dans 300 avec de la 3D omniprésente, jusqu'au ciel à gerber de rouge, de sombre, bas et lourd.

Le film s'ouvre sur une scène d'intro massacrant « Sweet Dreams » des Eurythmics. Je pense, malgré tout le reste, que cette scène reste la pire du film. C'est dire si j'étais enthousiaste. J'ai au départ cru à un clip, ou une scène d'intro d'un (mauvais) jeu vidéo. Le ralenti, Snyder aime ça donc il en met partout, même pour montrer un bouton de chemise qui roule par terre.
Cette scène nous montre la jeune héroïne au charisme d'un sandwich Sodebo (je ferai un jour une liste narcissique de mes comparatifs de charisme parce que je trouve que je m'améliore) qui est sensée avoir 20 ans, mais nous est montrée comme une gamine de 13 ans avec des couettes. On comprend, derrière toute la subtile réalisation de Zack, que cette jeune femme va se faire abuser par son beau père. Alors pour se venger, elle lui tire dessus, le rate et tue sa propre petite sœur. Avouez qu'après la mort de sa mère, ça craint du boudin quand même. Voilà, 5 minutes de films sont passées, donc 10 vu que tout est au ralenti.

Après, notre Cosette habillée à ras le ponpon se retrouve dans un asile d'aliné(e)s. Jusque là, tout va bien. Et puis, tout dérape et personnellement, toutes les incohérences du scénario m'ont sauté aux yeux. La jeune Babydoll se retrouve avec d'autres poufiasses (oups le mot est lâché) dans une sorte de club de striptease qui est en fait la face cachée de l'asile où elles sont séquestrées (enfin il faut le deviner à demi mots ça). Elles doivent se donner en spectacle pour que le tenancier du boui-boui (une crevette à moustaches) puisse se faire des ronds. Là j'ai un peu tiqué quand même. Il faut dire que même Zola n'avait jamais pensé à faire si sordide.
La jeune Babydoll qui n'a toujours pas ouvert la bouche (la comédienne joue tellement mal muette qu'on remercie presque Zacky d'avoir eu la flemme de filmer des scènes de dialogues) se met alors à danser et là, comme par magie, se retrouve dans un décor enneigé, sur le pas d'un temple hindou. Bon, j'avoue avoir un peu ri à cet instant. Et après j'ai beaucoup ri quand Zack a poussé le vice jusqu'à faire rencontrer Babydoll et un faux sage dont on ne sait s'il est moine shaolin ou karatéka professionnel. Ce dernier lui donne les instructions pour la suite, et donc pour nous les étapes du film. Quatre objets à récupérer pour pouvoir s'enfuir de l'asile. Je vous la fait courte, vous n'avez qu'à vous infliger ça vous aussi.

A partir de là, tout le suspens réside à savoir si la jeune cruche va se casser un talon ou pas en butant tous les super méchants qui vont suivre. La question fondamentale qui m'a taraudée pendant presque tout le film : « Pourquoi la greluche ne danse-t-elle pas qu'une fois pendant que chacune de ses copines va récupérer un objet de la liste ? » Réponse donnée par mon cher et tendre plus tard « Bah sinon elle ne danserait qu'une fois. »
Ah oui, c'est vrai. Et le film ne durerait pas deux plombes et ne permettrait pas à Snyder de nous donner du : guerrier allemand zombie robot, dragon, orc ou samouraïs géants robots (dans le désordre).

Certains diront qu'il y a un sens caché dans ce film, une philosophie géniale que la quasi-totalité des spectateurs n'ont même pas pu entrapercevoir. Pourtant Zack a mis le paquet pour qu'on comprenne bien que la jeune fille, en dansant, s'extrait de la réalité qui est la sienne pour vaincre ses démons intérieurs et de son statut de perpétuelle victime (viol de son beau-père, pression de la crevette moustachue..). Cette transe lui permet alors aussi de s'enfuir métaphoriquement du poids de la culpabilité qui est le sien. Celui d'avoir tué sa sœur.
Moi aussi je peux donc trouver du sens caché dans un tas d'immondices, ce n'est pas pour autant que cela veut dire qu'il est un chef d'œuvre. Je prête juste des intentions au réalisateur. Au final, si Snyder avait voulu explorer ce type de questionnements, profonds et psychologiques, je doute qu'il s'y serait pris de cette manière. Il a fait un film de divertissement, qui, pour m'a part ne m'a même pas divertie, avec des méchants à dégommer et des filles preskapoal qui font joujoux avec de gros flingues-phallus.

Le scénario est à la limite du compréhensible, Snyder ne laisse aucune porte ouverte pour comprendre quoique ce soit. Au pire, ce film peut être vu comme peut l'être un texte écrit sans réfléchir. Cela peut être très beau, avoir une résonnance en nous, mais en aucun cas il n'y a de sens caché. Le réalisateur s'est fait plaisir, c'est tout. Mais pour moi, il a fait une merde irregardable, à la fois manquant vraiment de subtilité et jouant sur une fausse complexité (comme a pu l'être également Watchmen << et oui je cite 300 et Watchmen, je les ai toutes vues les bouses de Zack).
Je peux à la limite comprendre que des personnes aiment ce film par ce qu'il est simplement, un divertissement, semblable à un tour de manège, mais qu'on le compare à de l'art, j'ai vraiment mal à mon cinéma.

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le 25 oct. 2011

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Before-Sunrise

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