Faites un film sur Harley Quinn (SANS SPOILER)

Suicide Squad. Difficile de passer à côté vu l'immense campagne marketing réalisée autour du film. Celui-ci s'inscrivant dans la continuité de Batman V Superman (que l'on nommera BvS) pour proposer un DC Universe capable d'égaler voir de surpasser le Marvel Cinematic Universe. Cependant, si Man of Steel n'avait pas été bien reçu par la crituqe, BvS fût très critiqué. Le film ne savait effectivement pas trop sur quel pied danser, la faute notamment à la production qui voulait en faire une suite de Man of Steel, un préquel à la Justice League mais aussi aux autres suites DC comme Wonder-Woman ou The Flash... Difficile donc d'être crédible entièrement et de posséder sa propre identité. Si Suicide Squad ne souffre pas du même problème, le film ne sait toujours pas sur quel pied danser.


Suite aux interrogations survenues dans BvS sur l'arrivée d'un Superman aux intentions maléfiques, le gouvernement décide de créer une unité spéciale constituée des pires malfrats connus et appréhendés jusqu'ici. Naît alors la "Suicide Squad", composée de :
-Deadshot, un tuer à gages connu pour ne jamais manquer sa cible.
-Harley Quinn, alter-ego féminin et compagne du Joker.
-Captain Boomerang, un mégalo fan de licornes.
-El Diablo, un pyromane effrayé par ses propres pouvoirs.
-Killer Croc, un monstre aquatique.
-L'enchanteresse, une ancienne sorcière qui s'empare de son hôte.
-Slipknot, un méchant dont on a que foutre ici.
Tout ce petit monde est alors envoyé à Midnight City pour résoudre un problème avec un métahumain (comprenez "mutant") capable de détruire le monde.


Commençons par les côtés positifs du film. Le jeu d'acteur est bon, chaque personnage semble bien capté même si certains sont bien trop en retrait par rapport à d'autres. Ainsi, Deadshot prend le rôle de personnage principal alors qu'il est beaucoup trop humanisé, quitte à en oublier qu'il s'agisse d'un tueur. Le film est cependant sauvé grâce à la prestation de Margo Robbie en Harley Quinn qui semble avoir tout compris au personnage ce qui est extrêmement rassurant vu qu'elle a signé ce rôle pour plusieurs années.
L'histoire se suit facilement, peut-être même trop. Nous suivons simplement l'escouade d'un point A à un point B, rencontrant parfois des ennemis sur le chemin. Le film tente tant bien que mal d'humaniser ses personnages via des flashbacks et sous-intrigues notamment autour de Deadshot et de L'enchanteresse mais le tout ne tient pas. Pire, vers la fin du film où Deadshot est présenté comme un père accompli, rigolant autour de son métier d'assassin avec sa fille... On se croirait presque dans une comédie familiale alors QUE C'EST UN FILM SUR DES TUEURS.
Dernier point appréciable : la présence de quelques clins d'oeil bienvenus pour les fans de DC mais aussi ceux qui attendent avec impatience des caméos aussi prononcés que ceux des films Marvel.


Nous parlions d'Harley Quinn comme point positif, passons aux points négatifs avec son cher et tendre : Le Joker, interprété ici par Jared Leto. Les fanboys ont été horribles pendant des mois pour ne pas juger l'homme sur des photos ou trailers. Il était cependant possible de juger tant la présence du Joker est réduite à quelques minutes de films (comptez environ 3 courtes scènes de plus par rapport aux bandes-annonces). Difficile donc de juger cette prestation même si mon ressenti est surtout mitigé. Comparé aux anciennes prestations, Jared Leto n'impression jamais, il ne crée pas le malaise si ce n'est de le voir surjouer pour être agressif. Si Jack Nicholson avait réussi à dépeindre un Joker amusant et décallé et si Heath Ledger avait montré une face bien plus sombre et dérangeante du personnage, celui de Leto semble se contenter du strict minimum : rire, sourire en fin de phrase et poser avec des tonnes d'armes pour paraître effrayant. Désolé mais c'est raté, Heath Ledger faisait bien plus froid dans le dos avec crayon.


Le plus gros point négatif du film vient selon moi du montage et surtout de la musique. Si les morceaux pop sont bienvenus et participent à donner une identité normalement propre au film (même si bien trop calqué sur Les Gardiens de la Galaxie), ici les scènes sans musique se comptent sur les doigts de la main. C'est ainsi que l'on passe de Kanye West à Grace ou Eminem sans aucune transition voir parfois sans aucune raison. Le film apparaît alors comme un immense Jukebox au point que cela en devienne ridicule. Faire un film pop ne se résume pas à balancer toutes les musiques cool dans n'importe quel ordre et sans aucun sens logique. Je pense n'avoir jamais vu ça dans un film et ne jamais comprendre à quel moment on peut se dire "mettons une OST de 14 titres parce que je les aime bien".


Le film dispose donc d'une identité très floue. Est-il un film sur un groupe de méchants ? Non vu à quel point on tente de les humaniser. Est-il un séquel ou un préquel à un autre film de DC ? Non si ce n'est quelques sous-entendus et une scène bonus dont on peut se passer. Est-il seulement un film noir ? Non vu le nombre de blagues et tentatives d'humour. Le film ressemble donc davantage à une tentative de blockbuster cool de l'été et d'une présentation de personnages que l'on retrouvera dans d'autres oeuvres.


Mais Margo Robbie en Harley Quinn c'est ♥ oui ♥.


Mention spéciale pour la Warner qui fait bien plus de mal que de bien aux films DC à vouloir imposer des choix de direction aux réalisateurs et à accumuler les bandes-annonces au point de dévoiler une trop grande partie du film.


Deuxième mention pour Jared Leto et ses tentatives marketing pour dire à quel point il s'est enfoncé dans le rôle du Joker, au point de faire sans cesse des blagues malsaines et d'envoyer des rats et capotes à ses partenaires

Silent-heal
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le 4 août 2016

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