Super-trompeur. Les Goonies et E.T restent sur leur piédestal.

Enfin !

Mais MERDE, pourquoi il a fallu attendre si longtemps pour ressentir tout ça ?
Enfin un film à l'ancienne, mélangeant astucieusement tous les ingrédients qui rendent nos films des années 80-90 si chéris. On regarde nos trente premières minutes avec un énorme sourire collé aux lèvres. Que c'est agréable de (re)voir une bande de potes d'une dizaine d'années, soudés par l'amitié qui s'embarquent peu à peu dans une extraordinaire aventure ! Et tout y est : l'obèse de la bande rappelant Choco des Goonies, le petit teigneux adorateur de pétards et de feux d'artifices, l'intello subissant toutes les railleries de ses autres potes et le beau-gosse aventurier.
Le cadre y est aussi : les 30 glorieuses, la télé noir et blanc, l'époque où tous les gamins allaient au "College" en vélo, l'époque où ces gamins étaient attirés par les jeux-vidéos, le cinéma, la TV au point de vouloir eux-même s'y lancer et percer. On est ici bien loin de notre époque où l'on se contente de s'asseoir, de regarder un film ou de jouer pendant des journées aux jeux-vidéo sans faire quelque chose de constructif. Ces gamins ne se contentent pas de visionner les oeuvres des autres, ils veulent eux-même y participer, monter leur film, se mettre dans la peau de leurs héros préférés. Ici, on est à l'époque de l'audace, de l'inventivité, bref, l'époque où l'on savait s'amuser. L'époque des gadgets, des mauvaises notes, des fans de science-fiction, des amourettes.


Le bonheur est cependant de courte durée. On ne cesse de comparer Super 8 à tous les films qui ont bercé notre enfance. Et pourtant, on lui laisse sa chance, car il commence impeccablement. On se dit qu'on le jugera d'une manière objective, sans se laisser influencer par la sans conteste supériorité de nos films de gosse. Mais on est rapidement déçu, même avec tout le bien qu'on pouvait tirer de la forme du film.


Abrams nous prouve encore une fois qu'un film est qualifié d'oeuvre cinématographique pas seulement pour sa FORME, mais aussi et surtout pour son FOND.

"E.T l'extraterrestre" nous montrait l'importance de l'amitié au delà des différences.
"Les Goonies" lui aussi réussissait magistralement à faire l'apologie de l'amitié où tous les membres de la bande avaient un rôle à jouer pour sauver le groupe.

Mais ici, aucune thématique ne ressort. On pourrait m'opposer que comme dans E.T, il s'agit du sauvetage d'un extraterrestre. Expliquez moi en quoi la taille de cet extraterrestre et son aspect terrifiant pourraient créer une quelconque émotion chez nous ? Si encore celui-ci était amené à se lier d'amitié avec le protagoniste.. Mais non, ici on a l'histoire d'un gamin, qui perd sa mère et qui en 3 minutes voit un extraterrestre se sauver lui même (parce qu'il ne l'aide même pas).


En bref, notre héros ne sert pas à grand chose, pas plus que nous, simples spectateurs. Et il est loin d'être charistmatique alors que les autres gamins de la bande qui le sont beaucoup plus (mention spéciale au réalisateur en herbe) ne sont absolument pas exploités.


Les effets visuels ainsi que les plans suffisent néanmoins à sauver le film, sur lequel on passe un assez bon moment (la scène du train est à couper le souffle). Encore une fois, la forme est réussie mais le fond ne suit absolument pas.
Rick_Grimes
6
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le 7 août 2011

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Rick_Grimes

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