Moi j'aime les road-movies. Moi j'aime les films de jeunesse. D'après mes calcules, le nouveau long-métrage de Walter Salles réunit toutes les conditions pour me plaire. Seulement, si le film parvient à installer une atmosphère réjouissante et amicale, il comporte de nombreuses lacunes. Trop pour certaines.

Commençons par le positif: oui, le film est beau,de grands et magnifiques paysages, une fureur de vivre indéniable. Tout ça contribue à cette atmosphère si particulière du film. Les interprètes sont parfaits, on les sent en ébullition à chaque seconde. Ce qui est fort avec Sur la route, c'est qu'on sent qu'il y a une histoire dans le film, et aussi une histoire derrière le film. Le véritable plus, c'est le charisme de Garrett Hedlund, interprète de Dean Moriarty, l'avatar crée par Kerouac pour son ami Neal Cadassy. En jonglant avec le charme, l'inconscience, la peur, la faiblesse et une palette d'autres émotions, il fait de son personnage un objet d'attraction.

Alors qu'est-ce qui ne va pas? Au-delà des longueurs trop nombreuses et parfois une inutile, une redondance des propos, et une tendance à tourner en rond pour pas grand chose (ce qui n'est pas systématique dans le film heureusement), le vrai problème de Salles provient de son traitement des personnages. Et particulièrement pour celui de Moriarty. Bizarre, me direz-vous, alors que je viens d'en faire l'éloge il y a lignes. L'interprétation n'est pas en cause ici, mais bien l'utilisation. Moriarty est dépeint comme un inconscient, drogué, infidèle et accro au sexe. Tout son petit monde est intéressant, et on peut comprendre pourquoi il intéresse mais ce que le réalisateur a du mal à faire figurer, c'est l'impact REELLE sur les autres personnages, pourquoi il les fascine et les entraîne avec lui? Pour moi ce n'est pas assez clair.

En gros, Sur la route: ça couche (trop), ça fume et ça boit (beaucoup), ça parle (bien), ça voyage (pas assez) et ça intéresse (parfois).

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le 7 juin 2012

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LeJezza

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