Véritable hymne à la vie débridée et sans tabous qui marquera la génération des ados des 50's, marquant ainsi le gap social entre ces jeunes découvrant la vérité et le Jazz et leurs parents ayant trimé toute leur vie pour le leur offrir, ce film, adaptation du roman culte (que je n'ai pas lu) de Kerouac, dessine un morceau de vie de trois personnages aussi proches que différents. Sal Paradise campe un apprenti écrivain cherchant de nouvelles sensations pour parfaire ses écrits, pour ressentir, vivre pour raconter. On va vite retrouver à ses côtés Dean Moriarty, ex-taulard sans tabous qui cherche à vivre sa vie a toute vitesse, ne se souciant que de son propre plaisir et de ses propres intérêts. Ces deux là seront les principaux protagonistes du film, d'un côté l'écrivain voulant se prouver qu'il vit, à la manière d'un Alexander Supertramp dans Into The Wild, et le jeune rebelle perdu dans sa fureur de vie et ses principes, alliant le Carpe Diem d'Horace, le YOLO d'un parfait bouffon anonyme et l'attitude provocatrice d'un Paul Maclean. Et ici, pas question de rivières et de poissons volants, mais de route, de Marie Jeanne, d'alcool et de sexe. Parfois (souvent) les quatre en même temps, Moriarty emmenant son jeune apprenti à travers les sables du désert et la neige de la montagne, des champs de Louisiane aux cactus du Texas. La vie sur la route, la vie avec un grand V, débridée et sans limites, aux cotés de la belle Marylou alias Kristen Stewart, qui lâche son vampire préféré pour alterner entre la fureur de notre James Dean local et la tendresse et le sentimentalisme de l'écrivain en herbe. Mais, rien ne dure pour toujours, et avec l'âge et l'épuisement, les conséquences arrivent forcément. La fille volage qui rêve d'être sage se lasse, celui qui voulait ressentir va trop ressentir, et le rebelle charmeur va finir par détruire tout ce qui lui tient à coeur, son amante, sa femme, ses enfants, et son meilleur ami.

Alors oui, le film connaît des maladresses, autant au niveau du rythme que du schéma narratif assez répétitif (rencontre, sortie, baise, départ), et le parti pris du narrateur trop important sur certains points comme la perversité sexuelle exagérée de Dean ou la pauvreté, qui diminue le coté poétique de l'aventure. Mais comment ne pas apprécier cette ambiance de liberté et d'indépendance, la route d'un homme vers l'âge adulte, à l'arrière d'une Hudson, dans les fifties, avec ses potes et des jolies filles.

Il ne manque que Modjo en train de chanter Lady.
SbastienPensini
7
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le 3 janv. 2013

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Seb Pensini

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