De son père, Jennifer Lynch n'a que le nom. Rien dans Surveillance ne peut rappeler le cinéma de David Lynch, si ce n'est la présence de Bill Pullman (qui joue dans Lost Highway) et un sens indéniable de l'angoisse. Ici on est dans le polar tendance thriller horrifique, avec massacres sanglants, interrogatoires vicelards, huis clos étouffant et révélation inattendue à la fin.
La recette est très classique et pourtant Surveillance fait son petit effet. Le rythme est plutôt bon, les flash-backs sont bien amenés, la construction en puzzle assez finement agencée, l'angoisse se distille progressivement, les personnages sont tous de plus en plus inquiétants à mesure que le suspense augmente et qu'on en apprend davantage, certaines scènes sont aussi stressantes que réjouissantes, et le switch final, s'il ne m'a pas entièrement surpris, est très bien exploité jusqu'au bout et ne se contente pas de tomber comme une arnaque de dernière minute. La toute fin du film est d'ailleurs vachement bien et pour le coup assez originale.
Un film très noir plein de personnages sadiques et malhonnêtes, pas super politiquement correct dans le monde des machines hollywoodiennes bien calibrées qui ne sortent jamais des rails...
Je suis sorti de là avec un grand sourire après avoir passé un vrai bon moment et avec le sentiment d'avoir vu un bon film pas tout à fait comme les autres. Ça fait du bien !