Stephen Fung est plus connu en tant qu’acteur qu’avec la casquette de réalisateur. On lui doit pourtant les très sympathiques enter the Phoenix et House of Fury. Tai Chi 0 est le premier film à être produit par sa nouvelle maison de production, Diversion Pictures, qu’il a créé avec Daniel Wu, et fait parti d’une trilogie dont le deuxième opus porte le nom de Tai Chi Hero et le dernier (pas encore sorti à l’heure ou j’écris ces lignes) devrait s’appeler Tai Chi Summit, les deux premiers volets ayant été tournés en même temps pour un budget avoisinant les 220 millions de yuan, soit environ 35 millions de $US.

Ce premier film est là pour poser les bases, nous présentant l’histoire mais surtout les personnages, et le mot qui va rapidement d’imposer est « fun ». En effet, l’aspect comédie est très poussé et Tai Chi 0 ressemble sur bien des points au Kung Fu Hustle de Stephen Chow avec ses situations et ses personnages complètement dingues. Et ça tombe bien parce que des personnages, il y en a plein et ils sont tous plus barrés les uns que les autres. On nage en plein manga live (on y reviendra plus tard) et c’est d’autant plus agréable que Stephen Fung a eu la bonne idée de recruter pour son casting bon nombre de têtes connues du ciné HK dans des rôles plus ou moins consistants.
Outre l’excellent Tony Leung Ka-Fai qu’on ne présente plus et qui en impose clairement, on est par exemple content de revoir quelques vieilles têtes comme la lucky star Stanley Fung, les toujours charismatiques Hung Yan-Yan (The Blade) et Fung Hak-On (Zu) ou encore l’excellent Bruce Leung que Stephen Chow a remis sur le devant de la scène avec justement son Kung Fu Hustle.

Tai Chi 0 nous permet également de faire la « connaissance » de Jayden Yuan (Yuan Xiao-Chao) dont c’est apparemment le premier film et qui tient ici le premier rôle, celui d’un jeune prodige des arts martiaux né avec une sorte de petite corne qui lui donne une force surhumaine et une maitrise des arts martiaux hallucinante lorsque cette dernière est « pressée ». Du coup, il va être le pilier du film en étant impliqué dans presque toutes les scènes d’action qui ont été confiées à Sammo Hung himself. Sur ce point là, c’est tout simplement de l’excellent boulot. Même si ce premier film ne comporte pas de combat clé qui se détache du lot, l’ensemble des chorégraphies sont tout simplement jouissives.
Très rapides et nerveuses, souvent très peu réalistes avec des combattants défiant toute loi de la gravité, elles sont surtout et avant tout ultra fun et complètement second degré. J’en veux pour preuve ce combat hallucinant où des villageois adeptes de tai chi vont défendre leur village essentiellement avec des fruits et des légumes.
Mais outre ça, c’est également dans la mise en scène de ces combats que ressort toute la folie des chorégraphies de Sammo Hung et de la réalisation de Stephen Fung. C’est simple, comme dit plus haut on nage en plein manga live mais également en plein jeu vidéo avec tout ce que cela comporte de bruitages façon 16 bits, de barre de vie façon Street Fighter ou encore d’annonces bien visibles et colorées du type « Vs » ou « K.O. ».

D’ailleurs bon nombre de ces inscriptions font irruption tout le long du film, même hors des combats, par exemple pour nous présenter des personnages. On sent ici toute l’influence du Scott Pilgrim vs the World et d’ailleurs le même genre d’ambiance règne durant tout le film. Il y a d’ailleurs fort à parier que ceux qui n’ont pas apprécié le film de Edgar Wright auront du mal à adhérer à l’univers de Tai Chi 0.
Cette trilogie possède d’ailleurs une empreinte bien à elle présente dès le premier film via tous ces éléments steampunk qui sont présents, par l’occidentalisation de la Chine avec tout ce que cela amène de machine à vapeur et rouages en tout genre. On a d’ailleurs dans ce premier opus à cette grosse machine complètement folle baptisée Troy, un gros tas de défaille qui rien que par son aspect extérieur d’accorde parfaitement au ton décalé et absurde du film et qui montre bien comment les chinois voit les occidentaux.
Mais là où le cinéma HK et chinois ne fait souvent pas dans la dentelle avec les clichés sur les occidentaux, Stephen Fung lui s’en amuse en les diabolisant au maximum jusqu’au visuel même de leurs machines du diable, mais se moque également des chinois en les rendant limite racistes, parfois même entre eux, allant même jusqu’à rejeter un autre chinois juste parce que celui ci n’est pas originaire de leur village.

Tai Chi 0 n’a beau être qu’une sorte de grosse introduction à la trilogie, il n’en est pas moi un excellent divertissement qui ne se prend que rarement au sérieux. C’est fun, on rigole, les bastons sont bien troussées, Stephen Fung maitrise son sujet et nous embarque avec lui dans cet univers qui manque certes clairement d’ambition, mais certainement pas de qualité. En ce qui me concerne, c’est tout simplement le coup de cœur de ce début d’année (je sais, j’ai du retard, le film est de 2012), d’autant plus que sa suite est presque du même acabit ! Du cinéma popcorn comme je les aime.
cherycok
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le 19 mars 2013

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cherycok

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