Take Shelter c'est l'histoire d'un mec, Curtis, qui rêve de la fin du monde, décide de transformer son abris antitornade en bunker pouvant accueillir sa petite famille et qui logiquement se croit dingue de céder à ce délire.
Dès le début on est pris par une sensation de malaise face au déraillement de la vie de Curtis. L'atmosphère est lourde, tendue, on sent que tout peut déraper d'un moment à l'autre et que la folie peut prendre le dessus sur la routine d'un homme ordinaire et de sa famille.
C'est la plus grande réussite du film, qui est pourtant loin d'être le premier à traiter de la folie, j'ai rarement ressenti aussi physiquement le sensation d'oppression qui tombe sur celui qui commence à douter de sa santé mentale. La beauté de la réalisation et la maitrise du montage sont à souligner : les visions qui accablent Curtis sont de plus en plus violentes, étranges et donnent presque envie de sortir dans la rue pour annoncer l'apocalypse.
Malheureusement la seconde partie du film, pendant laquelle on voit Curtis tenter de rationaliser sa maladie afin de pouvoir la gérer et rester auprès de sa famille est moins réussie. Elle est bien trop longue, répétitive et j'ai presque fini par m'ennuyer...
Ce mauvais passage ne ruine heureusement pas le final. La folie prend le dessus et Curtis cède à ses visions et tombe dans un délire apocalyptique, le film trouve alors son second souffle et on semble se diriger vers un final intense et glauque. C'est là que Take Shelter surprend son monde et nous offre un joli twist (pour une histoire de tornade (twister) c'est logique).
Malheureusement pour moi, j'avoue ne pas voir marché dans ce retournement de situation, je n'ai pas du tout compris ce qu'il était censé vouloir dire (à supposer qu'il ait un sens). Il m'a donc laissé totalement froid.
Ce film reste donc pour moi énigmatique, et si je ne regrette pas de l'avoir vu je regrette quand même qu'il ait fallu 2h pour arriver à ce dénouement.