Quelle déception... On m'aura vendu du rêve, en me parlant de ce film pourtant. Tellement de choses étaient présentes pour en faire un petit chef d’œuvre, et finalement tout est tiré vers le bas par le réalisateur. Comment peut-on le considérer comme le renouveau du film catastrophe, il n'appartient en rien au genre. Je le vois plutôt un film humble sur la condition humaine, la panique qui se situe dans le coeur d'un homme, au niveau inconscient, et qui commence à faire surface. Et il aurait été tellement simple et poignant que de continuer sur ce postulat, plutôt que de nous imposer cette ridicule scène finale qui le transforme en prophète (Je me suis fait un facepalm pour l'occasion d'ailleurs). Ca servait à quoi, sérieusement ?


Alors que la situation me laissait présager pendant tout le film que le héros comprendrait à la fin d'où vient son problème, c'est-à-dire de sa peur de la schizophrénie de sa mère dont il pourrait finir par souffrir aussi. Rappelons que son père est mort récemment, lui qui a servi de stabilité (de "shelter" oserais-je dire..) à ses deux fils, quand leur maman a perdu le contrôle de ce qu'elle pensait, qu'un chaos s'installait dans son cerveau. Rappelons que la situation aux States pour les middle class leur fait perdre tout leurs repères en ce moment, que ce que leurs parents ont fait pour vivre avant eux (et donc leur éducation, l'american way of life) n'a plus vraiment cours à moins d'aimer flirter avec le danger de l'instabilité financière et familiale. Rappelons que dans aucun pays nous n'apprenons à l'école à maitriser notre inconscient pour savoir se stabiliser soi-même, même à l'age adulte. C'est pourquoi j'ai vu pendant tout le film ce pauvre homme perdre pied dans des hallucinations de Chaos du ciel et crier à l'aide pour un refuge et je me suis attendu à ce qu'il comprenne à la toute fin par un moyen ou par un autre, qu'il vivait sa propre terreur de voir arriver le Chaos de la schizophrénie dans son cerveau, au beau milieu d'une période de profonde instabilité émotionnelle. Qu'il vive une épiphanie en quelque sorte, une éclaircie.


C'aurait été simple, c'aurait été beau et touchant, c'aurait été humain.


Au contraire, ce fut prétentieux, survendu et surinterprété par de nombreux critiques et spectateurs, et ça n'a rien raconté du tout.


Les 4 points de ma note vont à l'interprétation des acteurs, saisissante.

Vostokk
4
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le 3 nov. 2015

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Vostokk

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