En 2008, Taken avait pris tout le monde par surprise, le public , autant que ses producteurs !
Ce film était un retour à un film d’action teigneux , réactionnaire comme on en faisait plus depuis la mort de Charles Bronson. Liam Neesson s’imposait à la surprise générale en « action movie star » à plus de 55 ans avec une force de conviction et un souffle qu’on avait pas vu depuis le troisième épisode de Die Hard.
Même s’il souffrait à la base d’un scénario plus que basique, propre aux productions Europa corp, le film remplissait plus que son objectif grâce au charisme de Liam Neesson , mais surtout grâce à la mise en scène de Pierre Morel.
Le réalisateur avait pris le parti de revenir à une action sobre, filmée sans montage clipesque et ne laissant pas de place à une surenchère improbable d’effet spéciaux . Le petit film d’action fit un tel carton au box office, qu’il parut évident que l’ex agent Brian Mills se devait de faire un come back pour distribuer des « mandales » et des « bastos »à bout portant à une bande de malfaiteurs particulièrement cruels.
On attendait donc le numéro 2 avec une impatience un peu coupable, en espérant une claque comme le premier opus.
Malheureusement, Europa Corp est tombé une fois de plus dans ces travers , en se contentant uniquement de faire un copier/ coller sans âme du premier opus en pensant qu’une surenchère de moyens et le fait de remplacer Paris par Istambul ferait passer la pilule.
Elle ne passe clairement pas malgré tout le charisme et la sympathie que dégage Liam Neesson qui n’a rien à se reprocher . Le scénario est minimaliste, un pléonasme pour dire qu’il est signé par Luc Besson ( pourtant ce mec a fait des films comme Leon et Nikita). Il a du être écrit sur un coin de table avec pour seul soucis de coller le plus possible au premier.
La mise en scène a perdu son âme avec le retrait de Pierre Morel au profit du tâcheron clippeur Olivier Mégaton. Les scènes d’actions brutales du premier épisode laissent place à des bastons à peine digne d’un sous Jason Bourne . Tout est prévisible , alors que le premier épisode nous emmenait de surprise en surprise .
Le paroxysme du ridicule est atteint lorsque Brian Mills retrouve son chemin dans Istambul grâce au bruits de la rue entendus la veille alors qu’il avait les yeux bandés dans un camion.
Mais il ne faut pas non plus oublier dans cette course au grotesque le plus complet, la prestation de la fille de Brian Mills qui lance des grenades dans tout Istambul sans que personne la remarque, à part son père à qui les détonations servent d’indices pour l’orienter vers le sous sol dans lequel il est détenu.
Bref, grâce au second degré , ce film risque de faire rigoler une génération de « geeks » pendant quelques années , comme certain films de Chuck Norris (invasion USA, delta force), Steven Seagal ( Terrain miné) ou Van damme ( bloodsport) avant lui.
Pour les autres , il ne restera qu’une suite ratée, sans âme et vite oubliée . C’est dommage….