J'en aurais mis du temps à regarder ce film ! De peur sûrement qu'il n'ait trop vieilli et que cela n'entache mon plaisir..
Trente-neuf années après sa sortie dans les salles obscures je me suis finalement laissé tenter par les seuls noms de Martin Scorsese et Robert De Niro présents sur l'affiche, j'ai donc foncé tête baissée sans même savoir de quel sujet ce film traitait et sans lire le moindre résumé ni script par crainte de me faire "spoiler".

C'est alors que je me laisse emporter par cette fantasmagorique musique d'introduction, une musique qui monte, qui descend, qui remonte, qui redescend, qui emprunte un chemin tranquille vers des sonorités plus jazzy, et qui recommence ces surprenantes "montées et descentes" tout en apercevant un des fameux taxis jaunes sortir d'une épaisse et mystique fumée.. Me voilà plongé dans le New-York des années 70, une ville dangereuse où "les dealers et les putes salissent les trottoirs" comme le dit si bien le héros.

Travis Bickle, ancien soldat de la guerre du Vietnam, se voit confier un poste de chauffeur de taxi de nuit, en plein New-York, le personnage, joué alors par monsieur Robert De Niro, enchaîne alors les sorties nocturnes en plein coeur de la Grosse Pomme sans la moindre crainte jusqu'à un moment donné du film où la peur commence à monter en lui..
Une nuit, une jeune prostituée monte dans son taxi et s'en fait extirper violemment par un homme qui lui donne alors un billet de 20$ en lui demandant de fermer les yeux sur ce qu'il vient de voir.
Il recroisera par hasard cette jeune femme et apprendra qu'elle est en fait une mineure exploitée par des gangsters qui se font de l'argent en vendant son corps, le chauffeur de taxi, en ayant marre de cette vie nocturne dangereuse et marre de la "racaille" qui salit les trottoirs, décide de prendre sa vie en main et de se faire justicier, peu importe s'il risque sa vie.
Il achète des armes, s'entraîne à les manier, met au point des mécanismes lui servant à dégainer rapidement, fait de la musculation, du sport, et devient de plus en plus méfiant. Sa première victime est un homme noir venu braquer l'épicerie d'un bon ami à lui, il le tue de sang-froid, sans réfléchir aux conséquences.

C'est à ce moment que De Niro prononce son célèbre "You talkin' to me", totalement improvisé, dans une scène aujourd'hui culte du cinéma américain.

À la fin du film, il s'intéresse de plus en plus aux services secrets en charge de la protection du sénateur candidat à la présidentielle des États-Unis, et devient même un véritable suspect à leurs yeux..
Il se rase les cheveux et ne garde qu'une coupe "mohawk", coupe que portait les vétérans de la guerre du Vietnam, ce qui le rend totalement différent et change également la vision qu'on a de lui, on sent qu'il devient instable et dangereux et qu'il s'apprête à "passer à l'acte" comme le répète le narrateur de façon inquiétante..

La scène finale est d'une magnifique violence et est réalisée à la perfection, Travis commence par tuer le mac de la jeune prostituée, puis le gardien de l'appartement dans lequel elle vend son corps et pour finir, son client.
Il reçoit de nombreuses balles, à plusieurs endroits du corps, et une fois après avoir éliminé ceux qu'il considérait comme ses ennemis il pose un de ses pistolet sur son cou et appuie sur la détente, c'est au moment où on s'attend à la mort du héros qu'un événement surprenant se produit, l'arme est vide, et Travis ne meurt pas, il prend donc place sur un canapé, à côté d'Iris, la jeune fille qu'il vient de libérer du joug des gangsters qu'il vient de tuer sans scrupule.
3 policiers arrivent, et, témoins du carnage qui vient de se dérouler, braquent leur arme sur Travis, on s'apprête alors à assister à son assassinat mais la scène change et nous nous retrouvons quelques mois plus tard et apprenons que Travis n'est pas mort par l'intermédiaire d'une lettre des parents d'Iris qui le remercient infiniment d'avoir sauvé leur fille dans cet acte héroïque.
Travis, malgré les événements qu'il a vécu et les crimes qu'il a commis, continue finalement d'exercer sa profession, sans jamais demander la reconnaissance de personne...




Martin Scorsese nous livre ici un film culte, servi notamment par la prestation mythique du grand Robert De Niro, et accompagné d'une bande-son légendaire réalisée par le compositeur Bernard Herrmann.
Les aspects sombres des nuits dans la métropole de New-York sont parfaitement décrits, les prostituées, les dealers, les gangsters, les voleurs et les malfrats sont peints par le réalisateur, qui, d'un trait fin et précis, expose la dangerosité de cette ville au spectateur et vient l'angoisser au plus profond de son être.
Antoine_Brathwaite
9

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le 4 févr. 2015

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