Ted par Moltès

Le réalisateur Seth MacFarlane, auteur génial des séries animés à l’humour corrosif Les Griffins et American Dad, s’attèle donc au long-métrage de fiction pour la première fois. Malheureusement, s’il parvient à se démarquer avec ses productions animés, il se fond avec Ted dans le même moule que la plupart des comédies américaines mainstream. On ne retrouve que trop rarement l’esprit « American Dad » et surtout par le biais de l’ourson Ted, doublé par le réalisateur lui-même, qui vole la vedette à tous les acteurs de chair et d’os du film.

Le choix de Mark Wahlberg est plutôt surprenant car il n’est pas l’un des acteurs les plus expressifs et drôle du cinéma… Et ce sont surtout les seconds rôles du film qui sont très réussis grâce entre autre aux dialogues et au sens du rythme comique de MacFarlane qui lui viennent de son travail dans le dessin animé. Le film regorge également de clins d’œil geeks qu’il est assez plaisant de reconnaitre: Star Wars, Indiana Jones, Flash Gordon, E.T., Superman Returns, K2000 et même à un personnage de sa propre série animée, Peter Griffin.

Mais voilà, les quelques moments très drôles du film restent noyés dans un océan de blagues téléphonées, de bons sentiments et de politiquement incorrect mollasson. Oui, ce qu’il manque au film et qui déçoit de la part du créateur d’American Dad, c’est ce politiquement incorrect et cette fraîcheur sans limite qui fait le bonheur de ses fans de la première heure.

Pour avoir un meilleur aperçu du talent de Seth MacFarlane, mieux vaut donc regarder ses séries animées que son premier long-métrage qui manque cruellement de punch. D’un côté, la bonne nouvelle c’est que le film a extrêmement bien marché et que cela place MacFarlane au même niveau que ses compères Matt Groening (LesSimpsons, Futurama) et Trey Parker/Matt Stone (South Park). Place qu’il méritait depuis déjà bien longtemps.