Tell Tale
4.9
Tell Tale

Film de Michael Cuesta (2010)

[Critique originalement publiée en 2011 sur un site concurrent]

Voici un film qui part d’une idée intéressante mais qui, malheureusement, ne parvient pas à l’exploiter de manière concluante.
Premier reproche qui peut être fait à cette production, car il est peut-être le plus frappant: l’accumulation d’éléments accablants dans la vie du héros qui, souffrant lui-même de graves problèmes cardiaques, a une fille atteinte d’une maladie fatale et incurable, dont il est seul à s’occuper puisque sa femme est partie. On a le net sentiment qu’il n’était pas nécessaire d’en faire autant, et que le film verse gratuitement dans le pathos.
Autre point négatif: le jeu des acteurs, qui se montre peu convaincant et souvent excessif. Il ne parvient pas à conférer aux personnages la profondeur qui serait nécessaire pour compenser le manque de cohésion du scénario. En effet, tout au long du film, les éléments donnent l’impression d’être apposés sans véritable enchaînement. Il y a une logique, pourtant, puisque l’histoire progresse de façon linéaire, mais les scènes paraissent trop indépendantes les unes des autres. On a l’impression d’être passé un peu vite sur certaines scènes, tandis que d’autres ne se justifient que difficilement et sont simplement prétexte à renforcer le pathos.
Ainsi, si le scénario peut paraître séduisant aux amateurs du genre, on est rapidement désappointé par son exploitation qui donne l’impression que l’histoire n’est qu’une longue suite d’incidents. Quant à la fin, elle semble elle aussi arriver comme un cheveu sur la soupe et, sans vouloir trop en dire, manque cruellement de cohérence. Seul le coup de théâtre final pourrait sauver l’ensemble s’il n’était pas si prévisible.
En résumé, ce film se montre décevant à la fois par son scénario qui n’évite aucun cliché, par sa mise en scène erratique, et par son interprétation qui n’a rien de brillant, à moins que ce ne soit l’ambiance générale du film qui la fasse paraître outrancière. Ce n’est, quoi qu’il en soit, pas une réussite puisqu’il semble manquer un élément liant qui donnerait sens à l’ensemble.
Shania_Wolf
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le 14 août 2014

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Lila Gaius

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