Faute de la présence de quelques fonctions d'édition dans l'écriture des critiques sur senscritique, mon papier ici sera amputé d'un bon bout (tout le spoil notamment) que vous pouvez néanmoins retrouver sur le papier complet sur mon blog tout en bas du texte.

Peu de films ont suscité chez moi (et chez bien d’autres) une telle attente. Il n’y a d’ailleurs peut-être que Le Retour du Roi à m’avoir autant tenu en haleine avant sa sortie. Batman Begins m’avait déjà pas mal plu, mais c’est sans commune mesure avec The Dark Knight et son Heath Ledger exceptionnel en Joker. J’ai aussi beaucoup aimé Inception, j’en attendais donc énormément de Nolan et de cette fin de trilogie avec The Dark Knight Rises. Même si je vais chipoter et tourner autour du pot durant cette critique, disons-le d’entrée : je ne suis globalement pas déçu.

Cet opus est comme toujours constitué d’un casting de haute volée, les anciens sont toujours impeccables dans cette conclusion. Christian Bale en Batman/Bruce Wayne torturé (j’y reviendrai plus loin) est impressionnant, Michael Caine en Alfred est toujours aussi juste et touchant, et Morgan Freeman incarne un Lucius Fox toujours aussi malicieux. Les « petits » nouveaux ne sont pas en reste. Anne Hathaway est très bonne … dans son rôle de Catwoman (elle ne sera d’ailleurs jamais mentionnée ainsi dans le film) et délivre une version de l’agile et ambigüe voleuse plutôt sympathique, même si personnellement je trouve que son histoire et son caractère manquent d’explications et de développement. Un détail. Même constat pour Bane (Tom Hardy) qui aurait mérité un peu plus d’explications. Constat compensé par une présence et un charisme certain qui lui permettent de délivrer une prestation correcte, malgré le challenge de taille imposé par le précédent supervilain, le Joker (le masque ça aide, même si sa voix est tantôt imposante tantôt ridicule). La grande majorité des autres seconds rôles est excellente, notamment Joseph Gordon-Levitt. Seule tâche au tableau (j’ai bien dit « tâche » et pas « ombre ») comme d’habitude, Marion Cotillard est en dessous et la moindre de ses interventions m’exaspère.

J’ai parlé des voix juste au-dessus, sachez que j’ai vu le film en VF (IMAX oblige…) et que la synchro labiale n’est pas toujours parfaite et que certaines voix et certains dialogues ne sont pas terribles (« Je suis venu pour te battre » YOU DON’T SAY.jpg). Apparemment la VO ne sauve pas toujours tout, néanmoins, je compte retourner le voir pour en avoir le cœur net. Mais bon, c’est vraiment histoire de chipoter.

Avec ses 2h45 (qui passent très vite malgré une première heure un peu longuette), The Dark Knight Rises se permet d’aller plutôt loin dans son scénario et dans les nombreuses thématiques abordées (notamment sur la lutte des classes, la justice, l’Humain … etc.), surtout pour un film d’action. Nolan (ou Chrichri) se permet même de multiples clins d’œil et références aux précédents films. Néanmoins, par moment on sent que le réalisateur a voulu en faire un peu trop et qu’il ne développe, ne conclut ou n’explique pas toujours les choses comme elles auraient mérité de l’être. Malgré tout, il réalise ici un réel tour de force en proposant un film coup de poing qui clôt comme elle le mérite une trilogie au niveau de qualité et d’exigence pourtant très élevées.

Certaines scènes clés laissent véritablement KO et la montée en rythme et en pression du film est très bien maitrisée jusqu’au final. La BO d’Hans Zimmer joue forcément, comme à chaque fois. Bien que celle-ci reprenne des thèmes déjà entendus, certains passages sont réellement épiques et son absence lors de certains moments est magistralement bien calculée. Là où Nolan est aussi très fort, c’est qu’il ose réaliser (et avec brio) des scènes que l’on ne pouvait que rêver et que l’on pensait quasi impossibles à tourner.

Ce que j’ai aussi beaucoup apprécié dans ce film, c’est que le vrai héros n’est pas Batman, mais bel et bien Bruce Wayne. Alors qu’en début de film il n’est que l’ombre d’un homme à errer dans son manoir, l’évolution et l’apprentissage de Batman tout au long du film sont abordés d’une superbe manière. L’adaptation moderne et réaliste proposée par Nolan est proche de la perfection avec ce Batman plus humain que jamais et son scénario catastrophe somme toute assez plausible.

Le reproche majeur que je ferai à The Dark Knight Rises (en dehors de Cotillard, pourquoi Chrichri ?! POURQUOI ?!), c’est son très grand nombre d’incohérences, de raccourcis, de faux raccords (oui, il y en a) et de twists téléphonés (ils ne le sont pas tous, heureusement). Alors oui, certains me diront qu’on est devant un film d’action, que dans le comic c’est comme ça, que je cherche la petite bête. Oui. Mais c’est Nolan quoi. Surtout que je ne me souviens pas d’autant d’incohérences dans les deux précédents films.

Malgré tout et malgré le fait que le film aurait bien mérité quelques petites minutes de plus pour éviter ça, ces défauts ne sont qu’une goutte de pipi dans la mer. Visuellement c’est tout simplement magnifique et maitrisé à la perfection. L’image et l’ambiance sont superbes, de nuit comme de jour, de loin comme de près. Même si la fin est un peu cousue de fils blancs et nous prend un peu par la main (film pour américain oblige), Nolan conclut parfaitement bien sa trilogie.

Ce film est d’une qualité telle sur tant d’aspects pour un film de super héros que l’on en arrive à pardonner ses quelques défauts. Contrairement à certains autres films du genre qui font vraiment de la peine à côté (oui, je parle de toi The Amazing Spider-Man !), The Dark Knight Rises (tout comme The Dark Knight) porte le film de super héros à un niveau tout simplement inégalé et dépasse même le genre pour aller titiller d’autres genres plus sérieux et profonds. C’est pourquoi je lui ai attribué 8/10 (j’ai beaucoup hésité avec 9) et que je pleure toutes les larmes de mon corps que Nolan ne revienne pas avec un 4ème volet. (On peut toujours espérer un spin off avec Catwoman ou Robin par un autre réalisateur, mais le challenge est de taille…) Au fait, si quelqu’un pouvait m’avoir le numéro de téléphone de l’osthéo de Bruce Wayne, je suis preneur.

Créée

le 26 juil. 2012

Modifiée

le 26 juil. 2012

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aGa

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