Il aura fallu que je me laisse un peu de temps avant de pouvoir exprimer un avis sur The Dark Knight Rises. Encore maintenant, il me semble qu'il faudra que j'aille le voir une seconde fois pour mieux l'appréhender. Il y a tellement de choses dans ce film, comme c'était déjà le cas avec The Dark Knight. Mais la comparaison s'arrête là. Car The Dark Knight Rises (qu'on désignera par TDKR par la suite pour gagner du temps) est moins la suite de The Dark Knight que celle de Batman Begins. Et là, les ennuis commencent.
Attention, à partir de là, je révèle des éléments de l'intrigue, ça peut être violent.
The Dark Knight Rises a de multiple défauts. A la manière d'Avengers (et c'est l'unique façon dont je comparerais les deux films), son scénario est un joli morceau de gruyères, rempli de trous. Des élipses par-ci, des incohérences par-là, les scènes s'enchaînent et, comme on est dans un film de super-héros, on espère que le public n'y verra que du feu.
Oui mais voilà, Nolan traite son univers avec réalisme et il est dès lors beaucoup plus difficile d'y accepter les approximations. Je n'en ferais pas la liste, on en trouve par dizaines sur Internet.
Ce que j'évoquerais par contre, ce dont il me semble personne ne parle, c'est la façon dont TDKR annihile tout ce qui a été fait dans The Dark Knight. Le Joker ? On oublie, bien entendu. Faire endosser la mort d'Harvey Dent à Batman ? Une mauvaise idée. Mis à part le personnage de Dent et la mort de Rachel, on pourrait oublier le film et passer directement de Batman Begins à TDKR.
Au niveau de la qualité du script et de la technique, même constat. On dirait que Nolan et son équipe ont régressé. Des allers et retours de Bane et Bruce Wayne à travers le monde aux coïncidences génantes avec Sélina Kyle et John Blake, beaucoup de choses sonnent faux. On rajoute un peu de fan service pour saupoudrer le tout (Robin, un peu balancé à la fin), des scènes de combats finalement artificielles et peu convaincantes et il ne nous reste plus que la psychologie des personnages.
Mais même là, le bat blesse. Par exemple avec le rôle des personnages secondaires. Dans The Dark Knight, il n'y en avait pas : chaque personnage était pensé pour avoir un rôle dans l'histoire, un rouage essentiel qui le faisait briller. C'est le contraire dans TDKR. Adieu Alfred, Gordon, Fox... L'épouvantail ?? Merci d'être venu, mais c'est davantage pour vous voir à l'écran quelques minutes que pour vous mettre en valeur. Heureusement, Christian Bale est à son meilleur. Dommage qu'il n'ait pas grand monde pour lui donner la réplique...
Alors, est-ce que j'ai été déçu par TDKR ? Malgré tout ce que je viens de dire, pas du tout. A vrai dire, je ne m'attendais pas à un film de l'envergure de The Dark Knight parce que... c'était impossible. Si Christopher Nolan et son équipe ont un jour eu une épiphanie, c'était sur The Dark Knight. Alors oui, on a perdu le côté épique. Mais les personnages et l'univers sont restés les mêmes. TDKR remplit donc parfaitement sa mission : raccrocher tous les wagons pour former une trilogie cohérente et amener un personnage et les spectateurs qui l'ont suivi à la fin d'un voyage.
