The Dark Knight Rises par Strangeman57
Pour trouver que ce film (et donc cette trilogie) est un chef d'oeuvre, il faudrait pardonner à Mr Nolan pas mal de défauts. Tout d'abord, il est bon de rappeler les petites énormités du scénario, principalement des problèmes de temps, que ce soit la rapidité par laquelle Wayne se re-fout les vertèbres en place en faisant des pompes, les flics enfermés quelques jours sous terre prêt directement sans avoir faim, ni soif, ni fatigué, à se battre dès que le blocage explose et j'en passe. Sans oublier quelques lacunes comme comment Wayne est rentré si facilement d'Inde, a pu mettre sans se faire prendre son logo Batman en feu sur un immeuble et récupérer son appareil volant et sa moto pour battre Bane, passant. Parlant pas non plus des scènes de combats voir d'actions qui sont un peu moyennes pour ce genre de film. Et les doublages VF, je n'en parlerais pas non plus, le pire étant pour Cotillard, dont la voix ressemble à celle présentant les programmes d'Arte.
Là où j'ai du mal à pardonner, c'est dans la partie pro-capitaliste de l'ensemble. Bon, je ne sais pas combien de millions a eu Nolan pour faire son film, ça aurait été plus étonnant qu'il prône le contraire, mais là, c'est quand même flagrant. Avec des phrases cultes comme "Tout va bien, les enfants sont devant la télé" et un révolutionnaire, Bane, qui est ici écrit de façon à ridiculiser la révolution, en la remplaçant par la bombe atomique et faire donc du personnage un terroriste, terme favori des américo-sionistes. La gentille police a la fin qui vient se battre contre le peuple fait que la morale du film est un peu flou mais en gros, c'est pour moi le classique: "Y'a pas mieux que le capitalisme" qu'avait déjà été servi à l'époque de la première grosse crise dans de nombreux films.
Si l'on ferme les yeux sur tout ça, c'est un bon film, avec une Anne Hathaway excellente à l'image de son rôle dans Dark Shadows, un feu d'artifice orchestré par Bane magnifiquement frissonnant, des réflexions classiques sur l'espoir, la mort, le masque, la justice... un conte moderne qui conclut honorablement une trilogie qui aurait mieux fait d'être discuté qu'idolâtré.