La promotion de The Dark Knight Rises est digne d’une propagande militaire. Invasive, un véritable lavage de cerveau auquel personne n’a pu échapper. Et tout ça pour quoi ? Pour voir une légende s’éteindre. Du moins c’était le pitch des teaser, trailer, spot tv, affiches. Pourtant, entre les cendres du Batman de Tim Burton, s’est élevée une légende. Et elle a un nom : Christopher Nolan. Mais comme toute légende, certaines personnes la remettent en question, n’y croit pas, et d’autres l’encensent aveuglément. Faisons la lumière sur The Dark Knight.
The Dark Knigt Rises, Anti-Avenger
Comparer Marvel à DC est devenu une sorte de combat super héroïque, et encore une fois The Avengers et TDKR sont de parfaits antagonistes. The Avengers est une surenchère totalement jouissive d’effets spéciaux, de clins d’œil pour les fans, et d’un rassemblement épique de tous les superhéros marvel. TDKR passe pour un film d’auteur à côté. ICertes, c'est exagéré de penser ça, quand on sait l'argent utilisé, la publicité organisé diaboliquement et les recettes inimaginales qui viendront par la suite. Sauf que… Le dernier volet de la trilogie commencée en 2005, n’utilise pratiquement pas d’effets spéciaux numériques. Des combats chorégraphiés de A à Z, et pour le coup, succincts et sobres. Presque humain. Des foules réelles et non modélisées par ordinateur (la confrontation épique police vs bandits), et scènes d’actions rarement surréalistes. De quoi faire frémir tout fan de cinéma, guidé par le désir ultime de réalisme. Avec ce Batman, on n’a vraiment pas l’impression d’être devant un super-héros. Ce qui est un choix délibéré et totalement cohérent avec le personnage de Batman qui est le plus humain des héros de DC. Le choix stylistique de Bane va dans ce sens là. Si vous connaissez un peu l’univers, Bane est un super vilain de plus de 2m qui puise une force surhumaine dans un sérum, « le venin », qu’il doit s’injecter toutes les 12h au risque de terribles effets secondaires. Rien à voir avec le Bane de Nolan qui à tous les aspects du méchant du comics sans les avoir. Explications. Bane a une faille, son masque comme celui du comics qui a comme faille son sérum. Voilà pourquoi ceci illustre la volonté de Nolan de ne pas rester collé au comics qu’il ne connait pas si bien et de créer une nouvelle mythologie contemporaine et mémorable.
Le Batman, toujours en second plan
Son nom est partout. Son image encensée. Et c’est même le protagoniste du dernier The Dark Knigt. Et pourtant Batman, joué par Christian Bale, est toujours moins charismatique que ses collègues. Bane, Catwoman, Alfred. Il est presque difficile de s’énamouracher de ce héros sans âme. Et comment ne pas idolâtrer Catwoman. Ou plutôt Anne Hathaway. Un rôle pour lequel il était tellement simple de faire mieux qu’Hall Berry mais tellement difficile de surpasser la féline Michel Pfeiffer et ses yeux de chattes. Et pourtant, Anne offre une interprétation séduisante et percutante grâce à ses lèvres voluptueuse et son talent à jouer son propre rôle d’actrice. Catwoman est évidemment une femme fatale qui trompe sans arrêt son monde, jouant la femme faible pour mieux frapper là où ça fait mal, ou qui joue la brute sans cœur pour se révéler sensible. Vraiment convaincante pour ne pas dire craquante. Tout l’inverse de Marion Cotillard, le véritable point noir du film. Qui ne semble jamais exister dans son rôle de Miranda Tale. Pas crédible et qui fait presque rire par son jeu caricatural vers la fin du film. Mais soyons exigeant, être acteur nécessite un travail sans relâche. Et jouer dans une autre langue doit vraiment être tâche compliquée. Heureusement que l’autre grand rôle rattrape le flop de Marion. Je parle de Bane. Monstrueux Tom Hardy qui en est à son troisième film de transformation physique après Warrior et Bronson et donc TDKR. Il réalise une performance d’autant plus remarquable qu’il joue les 2h44 avec un masque. Un coup de génie qui rappelle Huggo Weaving dans V for Vendetta. A la différence que Tom Hardy laisse entrevoir ses yeux et ses sourcils. Mais les expressions passent totalement, comme quoi le visage humain est l’une des choses les plus incroyables chez l’homme.
Pas besoin d’en dire plus, ce genre de film divise toujours les spectateurs en deux camps : les fans qui n’acceptent pas qu’on ne vibre pas avec eux, et les déçus qui ne voient que les défauts. Mais une chose est sûre, l’expérience acquise par Nolan continue de grandir et de confirmer que sommeille en lui un talent inouï pour la réalisation et la gestion de casting hors norme. TKDR est un film en deux, dont les premières 1h45 relèvent du pur génie de montage et mise en scène aidé par la bande son signée Hans Zimmer, et le reste semble du blockbuster bien convenu. Si vous vous attendiez à voir renaître Batman après le scandale Joel Schumacher, Christopher l’a fait revivre avec brio, réalisme et poésie pour arriver à produire un coup de chapeau cinématographique : une trilogie quasi parfaite.
