De l'obscurité à la lumière...

Avant tout, je tiens à préciser que j'ai beaucoup apprécié les deux opus précédents de Batman réalisés par Nolan.
J'ai dû rater quelque chose dans celui-ci qui ne m'a pas autant captivé.

Tout n'est pas à jeter, loin de là :
Certains personnages, le commissaire Gordon, Lucius Fox ou le domestique de Wayne sont égaux à eux-mêmes ; le méchant fait même un très bon début de carrière (la scène d'introduction est spectaculaire !) et le jeune inspecteur tient la route (l'acteur est excellent).
D'autres sont plus en retraits, voire caricaturaux : la voleuse, le personnage joué par Marion Cotillard (que fait-elle là ??) et nombre de seconds couteaux.
Bien des incongruités m'ont gâché le plaisir : la remontée du puits cousue de fil blanc, des membres du FBI ridicules, des objets de haute technologie qui, dans les mains de Batman, sont redoutables et s'avèrent de piètres jouets quand d'autres les utilisent (?!), la charge ridicule de centaines policiers avec leurs matraques, qui sortent de plusieurs mois d'enfermement souterrain avec une barbe de 2 jours... pour affronter des engins blindés surarmés et des dizaines d'hommes armés de mitraillettes... !

Mais l'élément qui m'a le plus gêné est de ne pas savoir où est Batman dans ce film. En effet, la force de ce personnage est l'obscurité, le symbole nocturne qui joue sur les peurs des gens comme il l'a appris en Asie lors de son voyage initiatique. Dans ce film, Wayne est quasiment toujours à visage découvert et lorsque Batman sort enfin pour son grand final, il le fait en plein jour ! Quelle erreur, quelle ironie pour le chevalier de la nuit. La plus grande partie de ce film a quitté l'obscurité, propice à l'imaginaire, pour la clarté du jour. Ce film devient un banal film d'action où les héros sont des hommes ordinaires. Ce n'est plus Batman.

Trop exposé sous le feux des projecteurs, le réalisateur aurait dû baisser leur intensité ; tel le papillon, il s'est brûlé les ailes...

EDIT : je viens de le revoir plus de deux ans après sa sortie et je dois avouer y avoir trouvé davantage d'intérêt qu'en première lecture. Mes remarques demeurent valables mais j'ai retrouvé une parcelle de l'ambiance présente dans les deux premiers opus. Même si le Batman finit par affronter son ennemi en plein lumière, il a dû vaincre pour cela ses ténèbres personnelles et cette résurrection est plaisante à suivre. J'ai donc relevé ma note.

Nouvel EDIT : A chaque nouveau visionnage, je lui trouve une force nouvelle. Cette résurrection du Batman est une véritable rédemption après que le chevalier noir ait été voué aux gémonies.