Je suis parti voir The Master avec un a priori plutôt positif ayant aimé There Will Be Blood et ayant beaucoup de sympathie pour les deux acteurs principaux. Telle ne fût pas ma déception devant ce qui est un des films vus en salle qui m'a le plus ennuyé, encore plus même que Le Retour du Roi de Peter Jackson, déjà lui-même une référence.

Où le bât blesse-t-il donc ? Qualifier le film de prétentieux, c'est une évidence, mais fort peu explicative. Il me semble que la volonté d'Anderson de supprier toute trame narrative au profit de simples scènes d'études de caractère est déjà destructrice, car cela confère au film une platitude dont les nombreux plans-séquences et autre attirails de mise-en-scène complexes ne sauraient le tirer.
De plus cette étude de caractère, reprise de la dialectique du maître et de l'esclave dit-on, me semble avoir bien peu de choses intéressantes à dire, les nombreuses possibilités d'interprétation n'étant pas toujours signe d'une intelligence profonde. D'ailleurs, la scène où Hoffman est confronté à un opposant à sa secte est révélatrice d'une certaine bêtise : était-il vraiment besoin de nous montrer l'inanité de la Cause ? Cela n'est d'ailleurs pas isolé, les scènes des "femmes nues" ou du doigtage (le 32mm ne rend pas cela moins vulgaire) de femme-château de sable étant d'un ridicule achevé.

Il faut également noter une caractéristique, peut-être plus grave, du film, qui est l'absence apparente de direction d'acteur. Le "method acting" ne fait pas tout, et il semble qu'aujourd'hui on juge plus la performance d'un acteur au degré de folie de celui-ci et aux kilos gagnés ou perdus pour le rôle plutôt qu'à l'émotion et à la signification transmise au spectateur. Michel Simon avait-il besoin de tels artifices pour être un immense acteur ? Voilà donc Phoenix et Hoffman en roue libre, et, hélas pour eux ! absolument ridicules.

Bref, une grande déception.
corumjhaelen
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le 24 mars 2013

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corumjhaelen

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