Marche funèbre
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Belle et sauvage. Ces deux adjectifs correspondent certes à la femme mais s’appliquent ici sans hésitation aucune à la Nature. Envoutante, majestueuse, spirituelle, secrète mais également parfois cruelle, Alejandro Inarritu nous la présente dans un écrin brut et naturellement magnifié par une réalisation soignée et attentionnée. C’est une plongée vertigineuse dans le berceau de la vie dans ce qu’il a de plus authentique. C’est superbe.
Si l’on est d’emblée emporté dans ce voyage onirique, on ne voyage pas seul. Nous sommes le compagnon omniscient mais impuissant d’un être brisé autant physiquement que moralement qui puise au fond de lui-même les ressources nécessaires à l’accomplissement de son ultime volonté : l’expiation par la revanche. Par la vengeance. Ce martyr c’est Leonardo DiCaprio et sa prestation est en adéquation avec le cadre environnemental : sincère et viscérale.
La réalisation d’Inarritu a cela de fascinant qu’elle immerge le spectateur au plus de l’action et des émotions. Sans concession, les protagonistes luttent. Contre les hommes, la foi, et contre l’implacable emprise de la Nature. The Revenant est typiquement le genre de film qui donne envie de quitter la grisaille urbaine pour aller camper en pleine nature, loin de l’hyperconnectivité, de la pollution sonore et de la folie des Hommes.
Mais The Revenant c’est aussi un film qui se complait dans sa beauté presque ostentatoire. Oui, c’est beau. Oui, c’est apaisant. Oui, c’est enivrant et introspectif. Mais oui, même les plus belles images peuvent perdre de leur portée quand on les réemploie trop souvent. Et enfin, 2h30 c’est très long. Et ce même lorsque le personnage principal moribond vit plus de péripéties en 3 jours que n’importe quel super-héros dans un blockbuster.
The Revenant est une œuvre contemplative qui fascine autant qu’elle peut lasser. Mais bien qu’à mes yeux le film soit inutilement étiré, cela n’occulte en rien le travail d’orfèvre d’Inarritu qui nous offre des séquences absolument superbes ; à l’image de scènes d’action admirablement chorégraphiées et captées par des caméras immergeant au plus près d’un spectacle aussi viscéral que chargé émotionnellement.
The Revenant n’est pas parfait, mais c’est un voyage cinématographique à tenter.
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Créée
le 26 mars 2016
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