Après deux œuvres made in France, dont le magnifique Martyrs, Pascal Laugier tente l’aventure outre-Atlantique. Entreprise périlleuse où nombres de ses confrères se sont cassés les dents, Kassovitz en est le parfait exemple. Le film est donc autant attendu que redouté.

La première partie est déroutante mais maitrisée.
Déroutante car cela nous change des structures narratives que l’on a l’habitude de voir dans les films traitant ce genre de sujet. Tout s’enchaine rapidement et on se demande comment le réalisateur va réussir à tenir 1h45 de cette manière. Mais l’homme a plus d’un tour dans son sac. C’est au moment où l’on pense retrouver des chemins balisés qu’il décide de tout chambouler. Toutes nos convictions volent en éclat et on se retrouve perdu durant le début de cette seconde partie. Cette perdition sera de courte durée mais remettra en cause tout ce que nous avons crus précédemment.
En terme de réalisation, on ne peut qu’admirer la manière dont Laugier arrive à adapter sa façon de filmer à la situation qu’il nous projette. Les plans rendent justice aux paysages. La nature devenant un personnage à part entière. On a l’impression que celle-ci coupe le village du reste du monde. On pourrait déplorer quelques scènes un peu trop découpées mais se serait chipoter pour pas grand-chose.


Le casting est parfait. La gueule de Stephen McHattie fait toujours plaisir à voir, doté d’un charisme naturel, sa seule présence fait son petit effet à tous les coups. Jessica Biel tient là une de ses meilleures prestations et on espère la retrouver plus souvent dans ce genre de projet plutôt que dans des remakes inutiles, genre Total Recall.

Mais alors pourquoi la note n’est-elle pas plus élevée ? Et bien cela est du à une rupture de rythme lors de la transition entre les deux parties. Rien de bien d’étonnant, il est assez difficile de passer d’une course-poursuite effrénée à un approfondissement de l’intrigue sans redescendre d’un cran. La seconde raison est le fait que l’histoire reste assez classique dans son ensemble.


Une belle fable sur la dualité entre les mœurs de la société contemporaine et notre conscience individuelle. Il peut arriver que de bonnes intentions deviennent de mauvaises actions selon les règles qui régissent nos vies.
Vivement le prochain projet du réalisateur !
tzamety
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le 7 sept. 2012

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tzamety

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