"C'est déjà fini ?" se demande le spectateur à la fin de The Social Network, après avoir assisté à une magistrale démonstration d'écriture du génial Aaron Sorkin. Le papa de The West Wing nous dépeint là l'histoire fantastique d'une idée simple devenue un phénomène de société mondial sans que l'on ait jamais eu vraiment conscience du spectaculaire affrontement d'egos qui aura entouré sa genèse.
Sans manichéisme outrancier et en évitant de se laisser aller dans le trop plein émotionnel, The Social Network réussit l'improbable pari de porter à l'écran une histoire franchement casse-gueule grâce à ses acteurs tous plus justes les uns que les autres, des dialogues d'une précision chirurgicale et une réalisation hors norme. Cette dernière multiplie les points de vue tout en jouant des symboles et en évitant les excès visuels pourtant attendus de la part d'un David Fincher qui sait tout de même, depuis Zodiac, se faire discret pour laisser l'histoire prendre le dessus.
Un film précis, jamais ennuyeux, dans lequel chaque phrase a sa raison d'être dans la construction de l'histoire.
Un film parfait, tout simplement.