sous-titre raté: "The social Network" nous livre un visage.
(livre->book / visage->Face. Haha)

Dans la colonne "envie", il y avait David Ficher et surtout le scénariste Aaron Sorkin, pour qui je voue une vénération et ai une reconnaissance éternelle pour avoir un jour imaginé et créé "The west wing", un des plus brillante série jamais écrite, jouée et tournée.
Dans la colonne "houla ! Oui mais ça me fait peur !", le sujet.
Sérieusement ? Un film sur Facebook et son créateur ?

Le verdict est sans ambiguïté, et l'actif balaye l'éventuel passif, et voici en quelques point pourquoi "The Social Network" est un grand film.
Cette success story amère active de nombreux leviers et révèle plusieurs couches de lecture.

L'ouverture se concentre, au delà du déclencheur psychologique qui a beaucoup été évoqué lors de la sortie du film (Zuckerberg à l'idée de ce qui sera le site le plus utilisé au monde à la suite d'une déception amoureuse amplement méritée) sur la mise en route technique du projet.
C'est hyper brillant, la virtuosité réelle de Fincher (et non à l'esbroufe comme tant d'autres réalisateurs américains) fait merveille et on se demande, scotché dans nos fauteuils, comment cela pourra garder un tel rythme, une telle énergie, un tel niveau d'intelligence, après ce démarrage parfait.

Or, la suite résiste à ce test absolu, et c'est ce qui fait la valeur du film.
Et cette suite, c'est une multitude de question qui restent souvent ouvertes encore longtemps après la vision du film.
Comment peut-on être à la fois un génie et un parfait trou du cul incapable de comprendre quiconque vivant autour de soi ? Comment peut-on créer un réseau social basé sur le principe de l'amitié quand on est soi-même incapable d'établir une relation avec autrui ? Une amitié, s'il il n'y en a qu'une, peut-elle résister aux millions de dollars qui devraient sans doute pleuvoir ? (Vont pleuvoir ? et pleuvent finalement ?). Le cofondateur qui s'estime floué a-t-il finalement fait autre chose que d'avoir eu la chance d'être le pote au bon moment au bon endroit avec de l'argent ? Le personnage de Sean Parker (créateur de Napster) qui apparait comme un manipulateur extérieur n'est-il pas celui grâce à qui l'entreprise a réellement réussi ?
Les dialogues, à l'instar de ceux entendus avec délectation pendant les sept saisons de "A la maison blanche", sont justes, précis, incisifs.
Il n'y a aucun camp dont on se dit qu'il est dans le vrai ou au contraire qu'il incarne notre part sombre.
C'est aussi une plongée fascinante dans la vie des élites américaines, qui en expose tous les aspects, les brillants comme les fétides. C'est une tragédie humaine hyper moderne dans la forme, ancienne comme le monde dans le fond, passionnante du début à la fin.

Enfin, la meilleure preuve que Fincher et Sorkin ont vu extrêmement juste n'est-elle pas que Zuckerberg ne les ait jamais attaqué pour avoir été dépeint tel qu'on le voit à travers ce film ?

En fait, le seul raté de l'ensemble est finalement bien anecdotique, et concerne un effet spécial: l'effet buée qui s'échappe de la bouche des étudiants lors de leurs sorties nocturnes hivernales. Franchement raté, pour le coup (alors que les jumeaux, pardon !)

Allez, je vous laisse, je vais poster ce que je pense de ce film sur Facebook :o)
guyness
8
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le 25 févr. 2011

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guyness

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