Quand tout commence mal... et que tout finit mal.
Et oui, c'est pas parce qu'on a 18 ans qu'on doit se farcir ces films d'horreur à la noix du XXI ème siècle.
Entre la SF et l'épouvante, The Thing vient se placer comme un chef-d'œuvre du cinéma grâce au réalisateur John Carpenter, sans aucun doute un génie de l'horreur.
S'appuyant sur la peur de soi et la peur des autres, celui-ci sait exactement comment faire monter l'angoisse. Grâce à une ambiance mortifère, il distille le doute et la peur, au milieu d'une station australe isolée de tout, un terrain de jeu idéal pour une bête.
Le film débute sur une scène quelque peu singulière. Un chien loup, dont nous ignorons la provenance, se fait pourchasser par un hélicoptère qui tente de le tuer. Si on peut penser que ce sont ces tireurs fous qui seront à l'origine de tous les ennuis futurs, et provoqueront la terreur, on est loin de se douter que c'est du chien, dont il faut se préoccuper. Et dès lors que ce faux husky révèle sa véritable identité, il est déjà trop tard pour les membres de l'expédition.
Une créature dantesque, aux effets spéciaux remarquables, originale et délurée, mais toujours menaçante, s'offre à nous. Une des rares créatures malfaisantes du cinéma qui n'ait pas de visage.
De là, les évènements s'enchaînent. La bête peut prendre la forme de n'importe qui, ainsi nous ne savons pas qui est une fraude, et qui ne l'est pas. On commence alors à s'interroger. Et si le héros lui-même était possédé ? Je comprends alors le conseil qu'on m'a donné "ne regarde pas ce film accompagnée".
Le film atteint son apogée lorsque les survivants, dans un état de suspicion proche de la folie, passent tour à tour le test du sang contaminé. Peut-être, comme je l'ai lu, une allusion à l'apparition du SIDA à l'époque ? A partir de là, le combat est gagné pour les héros. Mais à quel prix ? Ce qui fait la singularité de ce film est sans doute sa fin. Enfin, un réalisateur fait le choix audacieux de suggérer la mort de ses personnages, ne laissant alors aucun vainqueur. Du début à la fin, Carpenter nous étonne.
Un autre élément a attiré mon attention: aucune femme n'apparaît dans ce film. Pas de Sigourney Weaver, pas de blonde à forte poitrine, et on le vit très bien ! Les effets spéciaux révolutionnaires pour l'époque sont largement comparables à ceux d'aujourd'hui et leur réalisme est resté intact.
Et si on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec Alien, de Ridley Scott, c'est parce que The Thing n'est pas loin de l'égaler, et ce à tous les niveaux.
En conclusion, amateurs d'horreur ou pas, si vous êtes gens de bon goût, ce film est fait pour vous.
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