L'homme descend du singe, pas de l'arbre

Histoire de rester toujours au fait de l'actualité, festival de Cannes oblige, je me suis penchée sur un des films qui y a fait sensation et que j'imagine bien palme d'or (bon on me dit à l'oreillette que j'ai une bonne année de retard, Roo ben on ne va pas en faire un babibel non plus hein, l'important c'est de participer)

Film curieux, assez déstabilisant même s'il reste intéressant et fait preuve d'une belle orgonalité.

Penser à faire un film sur un gars qui se souviens de son enfance, c'est pas révolutionnaire.
Mais partir d'un volcan, passer par les dinosaures, et toute l'évolution pour plonger dans l'histoire, c'est bien beau, sauf que c'est complètement inutile, ça alourdi le film et lui donne un air pompeux.
Alors si en plus on y ajoute un dimension mystique, des longs plans fixes sur une flamme avec en voix off des citations ou réflexions sur la présence de dieu, on est à deux doigts du rejet de greffe.

Malgré ça, The tree of life présente de très bons moments : la vie de la petite famille n'est ni très triste ni très gaie, ça tient la route. Un père trop sévère mais chez qui on ressent un besoin de guider ses fils, son rôle est bien traité, des enfants qui subissent mais qui sont aussi injustes aussi bien entre eux qu'envers leurs parents, une mère totalement effacée (sans doute le personnage le moins bien traité parce qu'on ne lui voit jamais de mauvais côté, sans doute un moyen de nous montrer que le film nage en plein dans l'Oedipe du héros).
Des images magnifiques (par contre je me suis demandée à un moment si le zoom de la caméra n'était pas cassé, parce que si on aime les gros plans on est servi !)
Des musiques qui se posent très bien sur tout ça, même si elles renforcent le sentiment de malaise pendant les passages religieux/prêchi prêcha sur l'au-delà.
D'ailleurs la fin du film est un retour aux travers du début : le réalisateur a dû se trouver au bout de son film sans savoir comment le finir, alors hop on recolle un passage de volcan, des bougies, des sermons, des belles phrases et c'est marre.

Dommage pour toi mon vieux Malick, ton film vient de perdre une étoile dans ma note sens-critiquienne (tremblez réalisateur ! jusqu'à la dernière minute de vos films et encore après votre note n'est pas arrêtée !)
iori
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le 26 mai 2012

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