The Tree of Life par JipéF
Faire de la vie un sujet de film, c'est osé, voire risqué. Attention, il n'est pas question ici d'histoire de familles ou de comédie moeurs profondément humaine. Non, le sujet de Tree of life, c'est la "Vie", dans le sens le plus ambitieux du terme. Son apparition, son déroulement, ses hauts et ses bas, ses tendances... En bref, tout ce qui fait sa beauté, tout simplement.
Je l'avoue humblement, en cinéphile peu averti que je suis, je n'avais jamais vu un film signé Terrence Malick avant ce Tree of life, et ce et malgré sa réputation qui n'est plus à faire. Je suis maintenant convaincu d'une chose : cette réputation n'est pas usurpée. Il faut effectivement un certain talent, et un certain culot, pour mettre en image de façon aussi magistrale un sujet aussi démesuré.
Pourtant, aucune prétention là dedans, aucun intellectualisme déplacé dans cette juxtaposition d'images astronomiques (absolument extraordinaires) et de scènes intimistes d'une famille texane dans les années 50. Au contraire, l'esthétisme des images dessert on ne peut mieux la justesse limpide, presque évidente, du propos : Malick a choisi, pour expliquer ce qui ne s'explique pas, d'en montrer brutalement et simultanément la beauté (la grace) et la cruauté (la nature).
C'est simple et beau, extraordinairement beau. Tree of life est le genre de film qui donne le sentiment d'avoir compris quelque-chose d'insondable et de fondamental. Au final, on en sort grandi, et le cinéma aussi.