The Tree of Life par Stephane Gallais

2 choses pour commencer.
J'aime Malick, sa façon de filmer, de trouver le mouvement de caméra le plus adéquate, cette recherche incessante de l'image parfaite, ça me fascine.
C'est sûrement un des grands réalisateurs actuels ou du moins un faiseur d'image exceptionnel.
Autre point, je n'ai rien contre la spiritualité. Je suis un athée plus que convaincu mais j'ai toujours pensé qu'il fallait savoir écouter les autres "points de vue" pour pouvoir en discuter.
Donc autant dire que je n'ai pas d'allergies particulière.

Et malgré cela, le dernier Malick m'a déçu
Déjà, le film est assez mal équilibré. Habituellement les montages du réalisateur sont faites au cordeau. Là, ce n’est franchement pas le cas.
Tous le discours spirituel de Malick est principalement diffusé dans 2 grosses parties ( une au début sur la création du monde qui dure bien une bonne vingtaine de minutes et la partie finale qui conclue le film).
Le problème de la première partie (qui se retrouve juste après l'introduction mettant en scène la douleur de la mère qui apprend la mort de son fils) , c'est qu'elle nous perd totalement.
Les images sont belles (trop même, j'ai eu l'impression par moment d'être dans un documentaire animalier et pourtant elles sont sans doute la raison d'une certaine indulgence de ma part) mais on a a l'impression que le film ne repose sur rien.
De belles images, un discours mystique. On est pas loin du sermon de la messe franchement.
Il faut attendre une bonne quarantaine de minutes avant que Malick reprenne son récit en main et nous raconte la vie de cette famille.
C'est d'ailleurs la partie la plus intéressante, celle qui vaut ces 5 points.
La cellule familiale est parfaitement crédible, entre l'autorité d'un père qui veut faire de ses fils des gagnants, le fils qui reproduit le schéma du père alors qu'il le déteste, la mère qui s’efface, tout y est (et encore, je caricature, les relations entre les personnages sont plus fines que ça)
Malick évite les exagérations et réussie à insuffler à son film une certaine émotion qui lui manquait cruellement jusque là.
Malheureusement, cette partie s'avère trop brève à mon goût et très vite le film retombe dans ses travers avec une conclusion qui alterne la confusion et les facilités.

Alors, je le répète, ce n'est pas le discours croyant qui m'a gêné (il est présent dans tous le film et même dans la partie que j'ai aimé) mais plus la façon dont il l'assène.
Du coup, le propos et l'image ne racontent plus grand chose et on tombe dans la "propagande" ce qui est à mon avis la plus grande erreur de ce film.