Depuis le temps qu'on vous dit que les chats sont des connards !
Dire de The Voices qu'il est un film troublant est un doux euphémisme.
Et pourtant, objectivement, le postulat de base n'a rien de surprenant : l'histoire d'un serial killer qu'on se surprend à aimer, et de l'explication de son geste. Si en plus, on rajoute à ça une certaine économie de moyens qui transparait pendant tout le film (lui donnant ce cachet de "film indépendant = c'est bien même si c'est pas bien"), rien de nouveau sous le soleil.
Non, le tour de force de The Voices, c'est qu'en fait, pendant tout le film, on ne sait pas si c'est un nanar ou si c'est un chef d'oeuvre.
D'ailleurs, on peut faire une analogie avec Ryan Reynolds, sympathique petit acteur principal en quête constante de reconnaissance pour son travail qu'on qualifiera de "Presque Ben Affleck", et qui passe l'ensemble du film à être à la fois "trop et pas assez" dans son attitude.
Et que dire de la subtilité de Marjane Satrapi à nous faire un film qui mélange comédie, slasher, drame psychologique, thriller et même téléfilm, pour en sortir quelque chose de... troublant donc.
Petite mention spéciale pour Gemma Arteton et Anna Kendrick qui arrivent à faire de leurs seconds rôles des personnages avec une vraie dimension, à l'égale de Monsieur Moustache et Bosco, les animaux-consciences de notre petit tueur.
Toujours est-il que mon sentiment final sur le film s'est joué à l'ultime scène. On aime ou on déteste. En tout cas, elle confirme et valide (et dans mon cas, "sublime") l'ensemble du long métrage.
Bref, à (re)voir.