Une armure en plastique pour un Dieu de pacotille
Dernière production de Kenneth Branagh, les fans des comics, dont je fais partie, attendaient beaucoup de cette adaptation. Quelle déception ! Au final, des armures en plastique, une Nathalie Portman en forme de cruch, un Thor BCBG et métrosexuel, un Loki sans aucun charisme et un Anthony Hopkins qui ne sait pas vraiment ce qu'il est venu faire ici.
Pourtant le début du film laissait promettre un bon divertissement, dans l'esprit Marvel et on pouvait espérer que l'histoire nous emmènerait dans les origines du Thor version cinéma pour préparer le blockbuster de l'an prochain mettant en scène l'équipe mythique des Vengeurs. Mais non. A la place, on voit un Thor banni d'Asgard tombé chez les mortels et qui en moins de 3 jours va se remettre en cause, respecter son père, s'apercevoir que son frère est le Dieu du Mensonge, tombé amoureux d'une mortel et finalement être prêt à devenir le seigneur d'Asgard et récupérer son arme de prédilection : Mjolnir. Tristesse donc puisqu'on a affaire à une version grand public, aux retournements de situations convenus et aux effets spéciaux outranciers.
Car si la vision du monde d'Asgard est plutôt agréable et réussie malgré trop d'incrustations 3D dues aux écrans verts, les personnages sont caricaturaux et loin d'avoir la prestance de Dieux. Loki, perfide de bout en bout, se découvre du sang de Géant et devient encore plus méchant qu'avant, Thor n'est qu'un enfant pourri gâté aimant jouer à la guerre et ses acolytes sont tout aussi ridicules que lui, notamment le Dieu Scandinave asiatique qui n'a sa place dans le film qu'à cause des quotas imposés par les majors. On aurait préféré une version plus fidèle au comics quitte à la rendre plus violente et plus sanguinolente. Seulement voilà, on vise avant tout un public jeune qui pourra s'adapter et courir voir l'autre navet made in Marvel Studios de l'année, j'ai nommé « Captain America » puis, l'an prochain, le très attendu « The Avengers » dont je me méfie de plus en plus quand je vois que finalement, le seul personnage crédible et fidèle à l'univers d'origine est Iron Man.
Il est également important de revenir sur le personnage de Nathalie Portman : la chercheuse, jeune, studieuse, un peu geek, qui peut fabriquer elle-même des instruments de mesures on ne peut plus techniques dans le trou du cul du monde qui se trouve, sachez-le, au Nouveau Mexique et qui va s'amouracher d'un dérangé se prenant pour un Dieu Scandinave pour on ne sait quelle raison. Son rôle est donc d'être un faire valoir bankable pour faire venir les gens au cinéma. On a même presque envie de lui arracher la langue tant ses répliques sont niaises et convenues pour un public américain puritain.
Tristesse donc, de voir qu'un héros mythique d'un univers dense, particulièrement intéressant et ayant ses propres codes et une certaine continuité, ne l'oublions pas, a été perverti par l'appât du gain de la maison Marvel pour ne devenir qu'un produit conventionnel de plus qu'on oublie aussitôt le générique de fin terminé et dont on ne garde qu'un vague souvenir de déception, d'arnaque de la part d'Hollywood et d'un réalisateur qu'on a connu sous de meilleurs jours.
