Pas le temps pour ces conneries.

Avec à son actif des oeuvres puissantes comme "The Truman Show" (dont il a signé le scénario), "Bienvenue à Gattaca" ou encore "Lord of war" (on passera rapidement sur le sympathique "Simone), Andrew Niccol avait réussi à se construire une carrière cohérente et passionnante. Mais avec ce nouvel opus, le bonhomme passe en un battement de cil du statut de visionnaire à retardataire.

Si le concept était prometteur à défaut d'être réellement pertinent (le temps à remplacé les dollars), il ne survit pas une seconde à l'écran, tant des idées amusantes sur le papier (les bastons statiques, style je te pique ton temps avant que tu me vides du mien) tombent dans le ridicule le plus total une fois gravées sur pellicule. Autrefois inspiré, cherchant constamment à pousser le spectateur à s'intérroger sur sa propre condition et son avenir, Niccol nous sert un scénario étonnamment flemmard, enfoncant des portes grandes ouvertes dans sa première partie pour ensuite nous reservir le coup du Robin des Bois des temps modernes.

Filmant du vide et des comédiens désincarnés du début à la fin, Niccol tombe en plus dans les tares qu'il dénonce, pointant du doigt un culte de l'apparence alors qu'il met en scène lui-même un film clinquant digne d'une pub géante pour Gucci. De ce naufrage, on ne retiendra qu'une Amanda Seyfried diablement sexy.