Différents réalisateurs qui se retrouvent autour d’une ville n’est pas nouveau, on peut penser à New York Stories ou au plus récent Paris, Je t’aime. Le principe reste le même mais, cette fois, c’est autour de la capitale nippone que Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-ho se réunissent. Et chacun va la peindre à sa façon.

Le risque quand on s’aventure dans un film rassemblant divers courts, c’est de se trouver devant un ensemble assez inégal. D’un coté, Tokyo ! n’échappe pas à la règle dans le sens où on passe d’un tout au tout en fonction du réalisateur et pourtant aucun des courts n’est à jeter. Michel Gondry nous touche pour sa mélancolie, Leos Carax pour son étrangeté et Bong Joon-ho pour sa poésie.

Dans Interior Design, Gondry se penche sur la grande préoccupation de sa place dans la société et s’amuse de nouveau à transformer la réalité. Il montre encore une fois, que ça soit à travers son scénario ou à travers le personnage d’Akira que le cinéma déborde de moyen pour jouer avec les illusions. Gondry fait du Gondry et Interior Design est agréable par sa douceur.

Merde intrigue. Et au fur et à mesure qu’on avance, on se questionne sur les limites de Carax tant on s’enfonce dans l’étrangeté. Je me souviens surtout avoir regardé ce court comme on pourrait regarder une espèce nouvelle dégageant une odeur putride. Avec dégout et étonnement. Le réalisateur va confronter brillamment l’ordre et le désordre et dégage ainsi les failles d’une société qui se veut strict dans le savoir vivre en bousculant les normes.

On finit avec Shaking Tokyo qui touche l’individualisme et la solitude à son paroxysme décrivant une société où tout contact avec l’extérieur est inhibé au détriment d’un bien être personnel.

Tokyo, réputé pour être la ville la plus peuplé au monde est pourtant intelligemment peint à travers le manque de communication, l’isolement et l’incompréhension montrant comment l’individualisme prend le dessus malgré la proximité physique des personnes entre elles. Tokyo ! est ainsi un tryptique intéressant qui n’hésite pas à être cynique et à bousculer les codes.

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le 1 mars 2013

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Amethyste

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