Total Recall : Mémoires programmées par Charles Dervaux

Seconde adaptation du roman We Can Remember It for You Wholesale de Philip K. Dick (considéré à ce jour comme le plus grand écrivain de science-fiction), Total Recall reprend avec ingéniosité les codes du genre en se détachant promptement de son cadet de 1990. Lens Wiseman (Underworld, Die Hard 4) ancre son œuvre dans un futur aussi déroutant que fascinant, en développant une psychologie typique à chacun des personnages du film. Passée la présentation simple et efficace de sa quête scénaristique, ce dernier rentre dans le vif du sujet en faisant vivre un enfer à son Douglas Quaid qui, en quête de rédemption et de réponse à ses questions, sera amené à affronter une technologie encore inconnue, quoique pas si lointaine à nos yeux. Impossible de décrire concrètement le sentiment d’un impeccable Colin Farrell qui oscille entre doute et vérité, tant il rentre dans son personnage sans la moindre hésitation aucune. Lori (Kate Beckinsale) et Vilos Cohaagen (Bryan Cranston) représentent alors tout ce qu’il peut y avoir de plus corrompu dans une société plus fourbe que jamais en jouant de nombreux faux semblants que eux-mêmes sont capables de comploter. Ce qui donne à ce récent "Total Recall" un aspect novateur s’appuyant aussi bien sur son casting brillant que sur une trame jouissive à souhait. Wiseman n’a pas à avoir honte de son dernier film et prouve qu’il est un réalisateur aux multiples ressources.