TROY: Director's Cut
SPOILER ALERT: Sean Bean ne meurt pas dans ce film!
La plèbe a cette fâcheuse tendance à hurler à l'hérésie à chaque sortie d'un "péplum" par Hollywood, que ce soit pour le délit de sale gueule ou pour le côté révisionniste foireux de la mouture, conditions honorées dans ce film!
Mais si TROIE s'amuse à charcuter l'Iliade et la guerre de Troie (qui sont des mythes, je vous le rappelle) comme un gladiateur en pleine arène, c'est pour nous offrir un spectacle surboursoufflé qui ferait pâlir d'envie un Cecil B. DeMille en pleine gloire. Parce que contrairement à Ridley Scott, notre ami Wolfgang Petersen, qui n'a pourtant pas une carrière des plus reluisantes, sait nous raconter une histoire et ne prend pas des raccourcis à sa convenance.
Non, cette Guerre De Troie ne dure pas 10 ans, à vue de pif, on jaugerait plutôt ça à 1mois à tout péter! Mais diable, que c'est divertissant de voir cette mer égée chargée de tant de navires de guerre à une époque où le CGI pouvait encore nous éclater les mirettes. L'histoire, le mythe, on s'en fout, tant que c'est Epique! Même le Casting est épique, si épique que Soderbergh a fait un deuxième Ocean's 11 dans la foulée pour garder la Palme du casting le plus cool du monde.
Malin comme un singe, Petersen trouve son MacGuffin en la personne de Diane Kruger, c'est quand même un peu plus vendeur que la coupe d'un charpentier, et l'efface rapidement pour faire une épopée où chacun n'a pour but que de rentrer dans l'histoire! Fortune et Gloire, voilà le mot d'ordre et tout le monde se plante...littéralement. Brendan Glesson, loin de jouer l'irlandais bourru devient donc l'un des seuls couillons à réellement penser que cette guerre est en son honneur, et se fait planter par le seul personnage intègre de l'intrigue, Hector; Eric Bana, impecc, droit comme un cierge, mais qui ne prend par pour autant des vessies pour des lanternes. La pauvre Bougre, va malheureusement tirer sa révérence lors d'un combat singulier contre Achille; Brad Pitt qui joue une Rockstar Adulescente, passant son temps à faire la moue et à guerroyer entre deux rapports avec Rose Byrne...Et attention, le Combat, il est stylé, c'est un peu une des meilleures bagarres à l'épée qu'on ait eu depuis...depuis Scaramouche! Vas te rhabiller Ridley Scott, ton pote Wolfgang sait découper!
C'est un peu ça le problème, le combat Achille/Hector arrive trop tôt, et après c'est du rien. Même pas on voit ce que fait Ulysse une fois sorti du canasson pendant que les autres violent et volent, ça c'est bien dommage, parce qu'à la fin, il ne nous reste que des personnages dont on n'a plus grand chose à foutre. Lawrence d'Arabie peine à soulever son glaive, alors forcément, Brian Cox, trop badass pour tout ça l'empale et le laisse à l'agonie, pour ensuite se faire égorger comme un bleu par la donzelle dont Achille s'est épris (elle a été à bonne école); mais c'est le duvet d'Orlando (Bloom...pas Orlando tout court) qui fait mouche, archer à ses heures perdues, il venge son frangin et rattrape la blonde...comme quoi, y'a pas de justice, le môme a passé le film à aligner connerie sur connerie!
En bon Cheval de Troie qu'il est, Petersen nous offre un Péplum Over-The-Top des plus jouissifs (version Director's Cut je le rappelle) mais semble surtout s'amuser follement à torpiller le Star System Hollywoodien de l'intérieur, Pitt est un con, le vrai ici c'est Bana! Comme quoi réaliser un film de sous-marin, ça marque...On regrettera que Gabriel Yared et ses choeurs aient été rejetés au profit du sempiternel orchestre mécanique de James Horner.