True Grit vu par un fan de No Country for Old Man

J'avais franchement peur d'aller voir ce film: le thème de la poursuite les frères Cohen l'avaient déjà si bien traité, pourquoi veulent-ils y revenir? Malgré mes craintes, la musique de la bande-annonce ("Where no one stands alone" des Peasall Sisters) m'avait tellement charmé que je décidai d'y aller tout de même (espérant secrètement assister à un chef d'oeuvre qui renouerait musicalement avec O'Brother).

True Grit: un film qui dans les 10 premières minutes parvient à invoquer les mots "Moustache", "Poney" et "Texas ranger". Avec ça Jojo et Ethan ont tout de suite su retenir mon attention la plus entière. Alors les décors sont beaux, magnifiques même, la caméra bien placée, les acteurs bons, mais le problème c'est les portraits des personnages sans profondeur:

Rooster est psychologiquement une caricature de Shrek: solitaire, dur a cuire, inébranlable, et des que quelqu'un le colle un peu on lui découvre un coeur gros comme ça. Je reconnais tout de même que la voix de Jeff Bridges me donne des orgasmes quand il la pousse un peu.

La gamine elle a du cran, ok. Mais au niveau psychologie c'est tout. À part avoir des couilles qui font ressembler les tiennes à des noisettes; c'est une fille normale: elle emmerde tout le monde, elle croit qu'elle est indépendante et elle pleure au moindre canasson qui casse sa pipe.

Le personnage de Matt Damon ne sert vraiment pas a grand-chose, on n'arrive pas à déterminer si c'est un guignol ou un Texas Ranger® original trade-mark.

On passe tout de même de bons moments: la rencontre avec le médecin-ours m'a enchanté, la scène dans la cabane et celle qui suit sont géniales, mais le film n'aboutit pas: il manque quelque chose.

J'ajoute pour finir que j'aurais sans doute été plus indulgent si pendant tout le dernier quart d'heure les lascars n'avaient pas fait couler dans mes oreilles du fameux combo piano+violons à qui Hollywood doit tant. Moi qui étais venu pour la musique de la bande-annonce je me suis senti ultrahi (tu as compris hein?). Le reste de la BO est plutôt bon comme d'habitude mais ce final est une réelle déception.

Les frères Coen son réguliers dans leur irrégularité: capables du meilleur comme du moins meilleur.
Antipho
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le 27 avr. 2011

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