Comme prévu Twixt est un film singulier mais contre toute attente, résolument moderne. Je suis loin d'être un spécialiste de Coppola mais ce que j'ai vu du cinéaste m'évoque un certain classicisme dans le traitement du fantastique. Allégories monstrueuses, confrontation des couleurs, jeux de clairs/obscurs... De très bonnes choses en somme, très bien traitées qui plus est, mais pas nécessairement originales.
Ici il semble toucher à quelque chose de plus délicat, de l'ordre des déboires de la création comme dans le Providence de Resnais. Choisir comme personnage principal un écrivain commercial "malgré lui" est à mon sens une belle façon de pointer du doigt une saturation de l'imaginaire populaire qui passe par une forte érotisation de l'enfance et de l'adolescence. L'exagération des motifs fantastiques tels que le sang, le rayonnement immaculé du spectre ou encore le clocher fou font tout sonner faux, non pas par manque d'inspiration à mon sens mais par manque de véritables motivations. Le personnage se réfugie alors dans les conseils de ses maîtres fantasmés et son pathétisme nourrie une ambition malsaine qui n'est pas celui du conteur mais du patient en thérapie : un triste constat qui est, peut être, celui de la production fictionnelle régressive contemporaine.