Dépressif et autodestructeur, Léonard a été quitté par son ancienne petite amie parce qu'ils ne pouvaient avoir d'enfants ensemble, et le film s'ouvre sur une tentative de suicide avortée, pathétique, le personnage principal se jetant à l'eau avant de remonter de lui-même à la surface, finalement trop faible pour se résoudre à mourir. Malchanceux et faible, tel est ce personnage magnifiquement campé par Joaquin Phoenix, tout en sourires douloureux, en démarche pataude, en éclairs de grâces aussitôt ravalés par une corporalité pesante, presque maladive. Les tons chauds baignent le film d'un fluide intime, notamment durant les scènes d'intérieur, le referment sur lui-même. James Gray nous livre un beau film engourdi, à l'image de son héros, dont l'avancée est toujours freinée, qui revient irrémédiablement au domicile familial, auprès de sa mère, dans un éternel retour au sein du cocon chaud, étouffant et mortifère de la famille.
MinosMaze
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le 30 mars 2011

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MinosMaze

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