Dans ce film, il y a Bill Murray, présentateur météo au bout du rouleau, qui en a assez de végéter dans une chaîne locale, à faire les mêmes reportages d'année en année. Qui se comporte comme un enfant roi, qui ne pense qu'à sa propre personne. Et qui, après une tempête, se retrouve à vivre, encore et encore, le même jour. Il devient fou, cherche à arrêter ça, et croît que c'est en séduisant sa collaboratrice, à être celui qu'elle souhaite qu'il soit, qu'il y parviendra. Très vite, il se rend compte que ce n'est pas la marche à suivre. Commence alors une prise de conscience sur ce qu'il devrait faire, être.

Il y a des films, comme ça, que vous regardez quand vous êtes enfant, que vous revoyez, en grandissant, puis que vous laissez dans un coin de votre tête, pendant quelques années. Et pis un jour, sans crier gare, vous le matez à nouveau, en l'ayant oublié. Vous avez l'impression de pouvoir le regarder à nouveau d'un œil neuf, frais. Pour le coup, il m'a fallu une dizaine d'années pour l'oublier complétement, pour oublier la fin, les dialogues. Dix longues années me permettant de forger un jugement non idéalisé par le passé, par le souvenir d'un film devant lequel vous trépignez.

Non mais merde, c'est quand même vachement bon de pouvoir mater ce film comme si c'était la première fois, parce que ce film, à nouveau, je l'adore. Il est jouissif. Bill fucking Murray dans tout son être, dans tout son art, excellentissime, comme dans chacun de ses films. Ce film vous accroche, vous remonte le moral, vous questionne sur votre comportement, "et si, moi aussi, je ne pensais qu'à ma gueule, me comportais comme un enfoiré avec les gens. Et si, moi aussi, je devrais changer, en prendre de la graine. Plutôt qu'essayer de penser à ce que je peux obtenir, pourquoi ne pas penser à ce que je peux donner, faire, pour les autres. Gratuitement. Libéré de tout envie d'y gagner quelque chose." Oui, ce sont des interrogations, des réflexions qui me sont venues lors du visionnage d'un jour sans fin.

J'aime dire à ceux à qui je recommande ce film qu'il peut vous changer, qu'il peut vous faire prendre conscience de votre propre comportement, de votre propre attitude à l'égard des individus que vous côtoyez, à l'égard de vos amis, de vos proches, mais aussi des personnes qui vous sont encore inconnues. C'est peut-être naïf (je ne le suis pas tant que ça dans le fond, rassurez-vous) de ma part, mais j'ai envie d'y croire. Croire que ce film d'Harold Ramis a cette capacité.
pandabear
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le 15 avr. 2014

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Panda Bear

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