Je viens de voir ce film que j'avais depuis des mois sur mon pc, donné par une amie de ma mère, j'ai été déconnectée du ouèb une bonne grosse heure, disons que c'était le moment où jamais...
Ç’aurait dû être jamais. T_T
Alors qu'on s'entende, je ne remet pas en cause la qualité de mise en scène qui globalement aurait pu avoir la mention "passable" ni le jeu des acteurs (pour celui-ci, vu que je l'ai regardé en VF il me manque un point essentiel pour en juger).
Mais que de niaiseries! Bon sang ce film était d'un niais!
Je ne connaissais absolument pas ce film et n'avait jamais lu son résumer avant, je ne savais donc pas vraiment ce que j'allais voir.
Si ç'avait été le cas le simple fait que le synopsis présente un film "romantique" m'aurait peut-être empêché de le voir.
C'est pas que je n'aime absolument pas les romances, mais ce n'est pas ma tasse de thé, pour me faire avaler la pilule il en faut.
Le genre du film en lui-même déjà justifie ma mauvaise note: ce n'est pas un genre que j'aime.
Mais au-delà de ça, le propos est en fait assez creux et revu: une jeune fille tombe amoureuse d'un homme plus âgé qu'elle (qui en passant dès le début à une grosse pancarte "attention type louche" au-dessus de sa tête), la force à choisir entre ses études et le mariage, avant de montrer (malgré lui) qu'il est un menteur.
Quel spitch! Ça sent le roman Arlequin de base (l'érotisme en moins).
Je voudrais noter un point particulièrement agaçant, c'est l'évolution de l'intrigue.
Non seulement on sait dès les premières minutes comment le film va se terminer, mais en plus on nous l'a parsemé de fioritures qui sont sensées être là pour dire "attention personne malveillante" - l'ennui c'est qu'on n'en a pas besoin, et ces fioritures ne servent en définitive à rien.
Je parle du fait que David et son associé volent, magouillent dans tous les sens, voient des types louches dans des courses de lévriers, la jalousie du-dit associé, ou son inquiétude... Rien de tout ça n'est travaillé ni utile.
D'autre part cette intrigue évolue selon un schéma classique et cousu de fils blancs.
Acte 1: présentation de la demoiselle et de son environnement social;
acte 2: intervention de l'homme charmant (trop charmant, c'est déjà assez suspect en soit selon moi. :o) ),
acte 3: de l'amour, des fleufleurs, des papillons, un fatras mielleux qui semble dire "coucou je suis heureuse et amoureuse, tiens! ETOUFFE TOI AVEC MON BONHEUR" - nan au bout d'un moment ça suffit, trop de romance tue la romance...,
acte 4: "JE SUIS LIBRE BORDEL!",
acte 5: ah! une couille dans le potage ça s'appelle, des indices pas DU TOUT évidents nous indiquent que ce monsieur n'est pas tout à fait clean (sans blagues),
acte 6: "hihihi mais tout va bien puisqu'on s'aiiiiime!",
acte 7: rebelote l'explosion de bonheur dans ta face (et après on critique les films d'actions et leurs explosions, bah y'a pas qu'eux je vous rassure, et se prendre des paillettes et des arcs-en-ciel dans la tronche c'est tout sauf plaisant),
acte 8: proposition de mariage tout à fait inattendue. :o) ,
acte 9: tantantaaaan: le choix. "Dois-je continuer mes études pour m'emmerder ou me marier et kiffer la "grande vie" ?",
acte 10: le choix de l'option numéro deux (et là on se dit tous "mais t'es vraiment très conne, en fait. Oo" ),
acte 11: la vérité vraie.
acte 12: c'est la merde. Bah oui là tu vois que tu pouvais juste répondre "oui, après mes études, si t'es toujours opé, y'a moyen d'organiser un petit mariage." Ça te laissait de la marge. Parce que les choix ne sont pas toujours affaire de "tu choisis noir ou blanc?", il y a des solutions d'entre-deux, des choix logiques... Mais bon pourquoi je m'attend encore à voir de la logique, moi? x)
acte 13: bon bah on se reprend, c'est pas comme si on pouvait terminer un film d'amour sans happy end, allez hop.
acte 14: happy end. La jeune femme s'affirme, réussit, sans homme en plus! I'm impressed. :o) Non définitivement dans les films on a pas le droit de se planter. Et d'ailleurs j'ai trouvé cette fin tirée par les cheveux, mais n'étant pas une experte en ce qui concerne les admissions d'Oxford, je vais zipper ma bouche bien sagement. :o)
Non mais dans le genre trame de films gnan-gnan! O_< Je vous mets au défi: faites une liste de tous les films romantiques que vous connaissez et dégagez-en la trame, je vous parie "une demi couronne" que vous trouverez des similitudes significatives. :o) Mais encore ce serait pas le plus grave, le plus grave c'est de garder cette trame et de ne rien en faire.
Je le disais sur une autre critique: l'originalité absolue n'existe pas, tout ce qu'on peut faire c'est modeler une base, une idée non originale, la magnifier, et faire vivre cette idée.
Ici pour moi c'est un parfait exemple d'idée non-originale travaillée de façon pauvre.
C'est sans surprises, sans saveur, et pourtant le fait est que je l'ai vu jusqu'au bout (c'est pas forcément un critère sachant que j'ai pour politique personnelle de toujours regarder / lire jusqu'à la fin malgré la médiocrité de ce que je regarde / lis - je suis comme ça...), mais le fait est que dans un engrenage assez masochiste qu'induisent souvent les films cuculs: on regarde. On est affligés, certes, mais on regarde. Par curiosité, pour savoir, parce que le cerveau s'est débranché entre temps, je ne sais pas. Mais tout barbant qu'il est on n'a pas la moindre envie de l'arrêter, on n'y pense pas à vrai dire.
Je l'ai donc regardé en entier, et l'ai terminé en me disant "mon dieu mais c'était niais!!!"
J'ai attendu tout le film un retournement, une dynamique, mais rien n'est venu que cette platitude typique des films à romance.
Il y avait certes quelques points intéressants - ou qui se voulaient comme tels mais sans aller jusqu'au bout - je pense au parallèle avec Jane Eyre, qui aurait pu être intéressant mais mal développé.
En un mot comme en cent, ce film était frustrant.
Parce qu'il aurait pu être bon, il y avait déjà de bons acteurs - on aura reconnu des têtes excellentes, comme Peter Sarsgaard, Carrey Mulligan Rosammund Pike (dans un rôle plus que déconcertant - elle est à la fois pitoyable et représentative de l'image qu'on avait de la femme il y a quelques décennies - je sais pas trop si elle m'inspire de la pitié ou l'envie de lui en coller une), la brillante Emma Thompson (ici presque invisible), Olivia Williams (que j'avais trouvé très bonne dans Dollhouse)...
Le problème étant qu'ici ils jouent ni plus ni moins que des caricatures, des stéréotypes qu'ils ne transgressent jamais. Il n'y a pas plus de nuance et de surprise dans leurs personnages que dans l'intrigue, et par le fait, puisque que je sais de quoi ils sont capables, j'ai eu mal pour eux. Mal de les voir à ce point sous-appréciés, mal de voir qu'on leur à confié la tâche de faire vivre tant bien que mal des personnages auxquels on ne s'attache ni ne s'identifie, qui ne sont pas plus que des images d’Épinal affligeantes. Chose qui aurait pu être désopilante dans un film comique - encore que.
Il y avait une mise en scène bien travaillée, je dirai correcte, les plans sont bien trouvés, la "couleur" (au sens propre) globale du film est assez bonne.
Non c'est juste que le scénario - plus encore que le traitement des personnages - est plus que décevant et plombe l'ensemble du film.
En somme je ne le reverrai certainement pas une deuxième fois...
Par ailleurs pour la critique de société et la place de la femme au début du XXème siècle je vous conseille plutôt Le Sourire de Mona Lisa, autrement meilleur.
Et donc, la prochaine fois que ma connexion plante, je reverrai un film de SF, au moins je prendrais pas de risques! x)
