Mains armées, A bout portant, Tête de Turc ou encore Commis d’office, le moins que l’on puisse dire est que Roschdy Zem est abonné depuis quelque temps aux films policiers. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver dans le rôle principal d’Une nuit.

On suit la routine de Simon Weiss, commandant à la Brigade Mondaine, qui patrouille chaque soir au sien des établissements de nuit. On découvre donc son quotidien, son influence dans le milieu, ses méthodes non-réglementaires. Le synopsis est loin d’être original, mais peut offrir un bon polar sombre d’autant que Roschdy Zem a la gueule de l’emploi pour incarner ce genre de personnage.

Au fil des visites, on commence à cerner la personnalité du protagoniste et du genre de business auquel il participe. Le problème est que le film avance et mis à part ces diverses visites où on apprend les différentes combines du commandant, l’histoire n’avance pas pour autant. Ça discute beaucoup, ça menace, mais ça n’agit pas. Certes, cela permet de donner de la consistance au personnage, mais si c’est pour ne pas l’exploiter par la suite, cela n’a pas grand intérêt.
Le milieu de la nuit est un environnement fascinant et le réalisateur le souligne parfaitement en nous baladant dans des endroits variés : boites de nuit, boites libertines, spectacle de transformistes… De même, comme notre personnage côtoie les hautes sphères de Paris, il permet de montrer ce que les gens, dit respectables, essayent de cacher.
Ainsi, l’univers décrit est crédible et permet de comprendre les enjeux sur la gestion des établissements ouverts la nuit.

Pour autant, la nuit que vit Simon Weiss est censée être particulière, car il est supposé être pris en étau par différents individus : la police des polices ainsi que des hommes fichés aux grands banditismes. C’est du moins ce que nous dit le synopsis car à l’écran l’IGS brille par son absence, mis à part le véhicule banalisé au tout début du film. Certes, ceci est justifié en fin de bobine, mais au vu du dénouement de cette ultime confrontation, l’intérêt de ce corps de métier est plutôt futile.
Le cas des malfrats est différents car le commandant les côtoie tous aux longs de la nuit. La relation que ce dernier entretient avec les personnes de ce milieu n’est pas toujours des plus amicale. Pourtant même lors de scènes où la tension est à son point culminant, les personnages sont réduits à froncer les sourcils et dégainer des flingues justes pour montrer qu’ils en ont un. Vous en conviendrez, niveau polar sombre et tendu, on a connu mieux.

Ce constat est d’autant plus dommageable que le réalisateur s’est constitué un joli casting pour ce film. Outre Roschdy Zem, on retrouve Samuel Le Bihan, Jean-Pierre Martins, Gérald Laroche ou encore Richard Bohringer. Du beau monde donc qui ont déjà œuvré dans le polar ou le film d’action français. Cela est d’autant plus dommageable de ne pas avoir su utiliser cette galerie de personnes de façon plus judicieuse.

Au final, seul le travail sur l’image et l'unique rebondissement inattendu à la fin relève un ensemble bien trop lent et dénué d’intérêt.
tzamety
4
Écrit par

Créée

le 23 avr. 2014

Critique lue 144 fois

tzamety

Écrit par

Critique lue 144 fois

D'autres avis sur Une nuit

Une nuit
victorjol
8

One night in Paris.

J'ai eu longtemps peur de faire face à un film de flics comme on en voit beaucoup (trop?) depuis quelques années en France. Olivier Marchal style. Les lumières sont belles, Paris bien filmé, pas le...

le 8 janv. 2012

8 j'aime

Une nuit
oso
6

Dernière tournée avant l'aube

Il ne manque pas grand-chose à Une nuit pour sortir du peloton des polars modernes à la française peu fournis en valeurs sures. Des acteurs secondaires plus inspirés d’une part, pour accompagner la...

Par

le 12 avr. 2015

5 j'aime

1

Une nuit
Gand-Alf
5

Paris by night.

Absent des écrans de ciné depuis un sacré bout de temps, Philippe Lefebvre revient à la mise en scène (après avoir beaucoup bossé pour la télévision) avec "Une nuit", marchant sur les traces du...

le 15 janv. 2013

4 j'aime

3

Du même critique

Demain tout commence
tzamety
7

Keep smiling

Film d'ouverture lors de la 17éme édition de l’ArrasFilmFestival, Demain tout commence est le deuxième long métrage d’Hugo Gélin. Avec Omar Sy en tête d'affiche et son sujet éculé ( la vie...

le 7 nov. 2016

15 j'aime

L'Affaire SK1
tzamety
8

Bind, Rape and Kill

Dans les années 90, la police parisienne a dû faire face à un tueur en série en activité dans l'Est de la capitale et dans la décennie suivante à son procès. À partir de ces événements, Fréderic...

le 3 déc. 2014

14 j'aime

Longmire
tzamety
7

Critique de Longmire par tzamety

A première vue, on aurait pu penser que la série surf sur le succès de Justified et recycle à sa manière le flic au pays des rednecks. Une appréhension assez forte même si le synopsis, certes...

le 4 janv. 2013

10 j'aime