Parce que le quatrième âge d’or des studios Disney se poursuit et qu’un seul classique cette année n’était pas suffisant avec l'excellent Zootopie, retour maintenant d’un duo populaire chez les WDAS avec John Musker et Ron Clements, réalisateurs des reconnu et pour l’ensemble très populaire Aladdin, Hercule, La petite Sirène ou encore La princesse et la grenouille pour ne citer que l’âge d’or actuel des studios d’animation Disney.


Si 7 ans séparent leur nouveau film de leur précédent film, 14 ans séparent celui-ci de Lilo et Stitch pour citer un film qui se passe aussi en pleine ambiance exotique, mais pour lequel je n’éprouve malheureusement pas la sympathie que beaucoup d’autres fans de Disney ont contrairement à d’autres classiques de leur période sombre au début des années 2000 tel que Kuzco ou La planète au Trésor.


Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le duo Musker/Clements propose un film qui s’inspire librement des mythologies en toute liberté, le très chouette Hercule avait fait de même et le film est semblable en quelques points à cet autre film dans la volonté des studios de nous livrer un voyage initiatique et un retour au source pour les thèmes de leurs films.


Après, je parlerais pas du scandale de traduction de la part de DisneyFrance entre le titre originale Moana qui avait un sens dans sa version originale pour Vaiana, la légende du bout du monde, tout le monde l’a déjà fait.


Vaiana, la légende du bout du monde, est avant tout un un voyage initiatique à travers le parcours de l’héroïne. Zootopie faisait la critique de notre société moderne, ce film-ci se repose sur des thèmes classiques comme le dépassement de soi et le voyage ainsi que sa mythologie, élément phare des films de Musker et Clements comme on a pu le voir dans La planète au Trésor qui a surement, à mon sens, l’univers le plus étendu parmi tout les classiques.


L’univers et la mythologie du film ont donc intérêt à être solide, et ils le sont. L’introduction installant des bases réussies, en plus de se permettre un superbe et charmant hommage à l’animation 2D et à la culture polynésienne (ainsi qu’une ouverture musicale comme pour La Reine des Neiges, pas de doute c’est une comédie musicale) et à ses mythes et qui constitueront plusieurs des moments forts lors de l’épopée de Vaiana.


Vaiana (ou Moana dans sa version originale) est une autre réussite parmi les princesses Disney. La première demi-heure prend son temps pour son background et la rendre extrêmement attachante afin d’être paré au voyage qui nous attend, à la fois intrépide mais déchirée entre son devoir de future chef de tribu et son envie de découvrir le monde au delà des océans.


Son premier contact avec l’océan lorsqu’elle est enfant est l’un des plus beaux moments tant par la beauté des images que le mystérieux rapport qui va l’unir à celui-ci et qui jouera son rôle pendant tout le long-métrage.


Et ça n’en est que mieux avec l’arrivée de Maui, le demi-dieu doublé par The Rock dans la VO et notre Anthony Kavanagh dans la version française, n’en est que plus hilarant et mémorable, celui-ci ayant des allures de show-man qui n’est pas sans rappeler la tradition de Musker et Clements avec d’autres protagonistes du style comme Le Génie, Facilier ou encore Hadès. La promo le rendait aussi drôle que bad-ass, le film fait de même, surtout lorsqu’on le place en duo avec la princesse.


Le reste de la galerie de personnage est tout aussi plaisant : le chef de la tribu de Vaiana, la tribu des Kakamora mais surtout grand-mère Tala et le crabe géant antipathique et aussi showman Tamatoa doublé par un Adrien Antoine fendard en français, Hei-Hei est finalement assez drôle même si il reste un comique de service pour les plus jeunes. Pua n’est finalement que très mineur.


Mais par contre, pour un film de Musker et Clements, la méchante du film Te Ka frustre plus qu’elle n’en impose puisqu’au final, la sorcière de lave n’est au finale qu’une fausse méchante et l’île légendaire ayant prit vie, et à qui Maui à volé la pierre magique. Ce qui est assez frustrant vu que ce duo nous a toujours habitué à de bon méchant et qu’il suit à son tour le même chemin que les précédents films : soit c’est un méchant surprise, soit on veut en faire un faux antagoniste pour justifier ses actions, pas que ça soit mal fait mais ce n'est pas la formule qui me séduit le plus. J’espère qu’avec Les mondes de Ralph 2 on La Reine des Neiges 2 on aura droit à un vrai méchant parce que ça me manque de plus en plus depuis mère Gothel dans Raiponce.


En parlant de l’océan et des images, WDAS a encore poussé la prouesse technique plus loin après pourtant la maîtrise visuelle de Les Nouveaux Héros et même de Zootopie pourtant sorti en début d’année : le bleue de l’océan étant la grande force du film, que ça soit en période de calme comme en période de tempête, surtout lorsque celui-ci devient un personnage à part entière au film. Les décors sont riches, elles arrivent à varier pendant ces deux heures, même lorsqu’on voyage en plein océan,


je retiens surtout le voyage dans l’antre de Tamatoa, bourrée de détail et savoureux pour les yeux à chaque seconde,


sans parler des passages d’actions superbement dynamisé.


Qui dit comédie musicale dit bien sur chansons et musique. Ayant finalement entendu les chansons dans la version originale (parce que The Rock et que finalement j'ai pas voulu attendre), je peux difficilement dire que la VF égalise celle-ci mais au niveau des performances, personne n’est à blâmer, Kavanagh arrivant tout de même à être divertissant et Cerise Calixte livrant une performance vocale très honorable.


Sans compter l’ambiance polynésienne et exotique apporté par le rendu musical de Mark Mancina. Le compositeur de Bad Boys de Michael Bay et sur Tarzan de Chris Buck se montre très inspiré au niveau de l’ambiance sonore, chaque morceau étant varié et l'ensemble s’accouplant avec les chansons du film, la VF a d’ailleurs eu la sympathie de conserver les textes polynésien pour les passages chantés dans cette langue. Quand à la nouvelle chanson phare, Le Bleu Lumière ou How Far I’ll Go, futur nouvelle chanson à la renommée ultra populaire ?
...
Peut être, dans le sens de surement, les deux interprètes étant chacune excellente, même si je garde un favoritisme certain pour Libérée Délivrée/Let it Go.


Enfin, et là ça m'engage plus qu'autre chose : entre ça et Zootopie, j’ai une légère préférence pour un film qui veut avant tout faire voyager comme là ou Kubo et l'armure magique sorti deux mois plus tôt. Quand c’est bien fait comme dans ces deux cas, on en ressort avec l’impression d’avoir vu du pays, d’avoir eu un bon aperçu d’un univers fictif dans lequel on aurait envie de s’immiscer. Chose que j’ai eu pendant ces 1h43 ou l’on retrouve la place forte qui revient à la nature, le film se permet même d’innover sur son fond comme l’absence d’amoureux pour Vaiana qui ici se centrera uniquement sur son voyage pour sauver son peuple avec Maui, le duo s’assumant comme une relation d’amitié, Disney enchaînant maintenant les duo de héros réussis, celui-là n’y fait pas exception


(malgré une séparation forcé qui n’évite pas de tomber dans le cliché).


Le film tire profit des mythes polynésien pour livrer aussi bien de la bonne action et de la bonne comédie que des moments pleins de poésie et de beauté,


petite mention spéciale au premier contact entre Vaiana et Fiti qui est définitivement la plus belle île vivante animé en 3D (et qui n’est autre que Te Ka justement).


En dehors des remakes de classiques Disney qui font aussi bien gueuler qu’ils rapportent ou encore des suites Star Wars en préparation dont le spin-off fait actuellement l’objet de conflit interne et dont le produit final est assez incertain, Walt Disney Animation Studio garde la cadence et continue de surprendre en bien jusqu’à présent, que ça soit pour une critique de la société moderne, le film de super-héros ou les films de princesses.


Le projet suivant a beau être une suite à un classique Disney, Les Mondes de Ralph 2 a un gros potentiel et vu qu’il n’était ni attendu, ni spécialement demandé, il y a moyen pour les studios d’innover en bien malgré les railleries de la mode actuel des reboots, préquel ou suite de licence cinématographique inutile quand ils ne sont pas insultant ou foireux (et puis j’ai une grosse adoration pour le premier film en tant que gamer passé donc ce n’est pas moi qui me plaindrait de ce projet pour le moment).
Pourvu que ça dure encore un bon moment,


PS : le caméo en milieu de film, brillant ! La scène post-générique ? Eh ben :


pas subtil pour un sous la référence mais ça ne cherche pas à l'être.

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