Cela fait maintenant plusieurs années que le genre "comédie US" a été pris d'assaut par un groupe d'acteurs, réalisateurs et scénaristes plus ou moins talentueux, dont le chef d'orchestre pourrait être Ben Stiller et dont le virtuose a pour nom Judd Apatow. C'est bien simple, depuis le début des années 2000, les trois quarts de la production comptent dans leur rang un des membres de la bande.

Alors bien sûr, voir réuni sur une même affiche, non pas un mais bien trois de ces pieds nickelés du cinéma est un signe annonciateur de la qualité du produit. Car, à force de produire les films dans le même moule, ce qui avait été une petite révolution dans le monde de la comédie outre-atlantique est devenu une marque de fabrique, formatée pour plaire au plus grand nombre mais sans réelles surprises. C'est un peu le phénomène ZAZ des temps modernes : nous sommes rentrés dans la période où l'effet de mode joue à fond, mais ne surprend plus.

Voisins du troisième type (au delà de sa traduction plus qu'approximative, une fois de plus) est un parfait exemple. On y retrouve tous les ingrédients d'une production Apatow, jusqu'au nom de Seth Rogen au bas du scénario. On y rit, oui, souvent même, généralement d'un rire gras et un peu gêné. On y dénonce, rapidement, certaines dérives des pratiques courantes aux Etats Unis, en l'occurrence l'obsession de faire régner l'ordre au détriment des libertés individuelles, au travers de ces fameuses "Neighbourhood watch". Et entre les vannes faciles, souvent, on regarde passer le temps, on observe ces personnages stéréotypés faire les même conneries que dans les 537 films précédents.

L'excuse de l'invasion du monde (enfin, de la ville) par des forces étrangères se résume vite à cela, un simple prétexte pour raconter une histoire. C'est assez mal exploité, et pendant près d'une heure on se demande même si les héros se souviennent qu'ils sont en train de traquer un alien. Le potentiel comique de la situation est sous exploité, et figure pour les trois quarts dans la bande annonce. Pour le reste, on a donc la recette habituelle de la comédie US. Ce sera suffisant pour les amateurs du genre, les autres attendront en soupirant un nouveau vent de fraîcheur.
Hyunkel
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le 27 sept. 2012

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Hyunkel

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