Cette douce ballade qui débute le générique peut-elle réellement nous mener dans un voyage vers l'enfer ? C’est vrai quoi, certes ces hommes partent à la guerre mais ils sont invincibles auprès de leurs amis, ça rigole, ça jacasse, « t’en tueras deux pour moi » qu’il dit, une Rolling rock dans la pogne.

Cette belle histoire commence sur un mariage, scène somptueuse. Il y a en effet quelque chose de magique à observer ce si beau casting battre de la guibolle en rythme, toutes ces robes, ces costars et les niaiseries de joyeux compagnons de vie aux antipodes de ce qui les attend de l’autre côté du globe, au Vietnam.

L’arrivée dans ce beau pays d’Orient survient peu de temps après et nous amène vers la scène mythique de l’œuvre : la roulette russe. Celle-ci représente l’occasion rêvée pour De Niro et Walken de montrer leurs talents, un enchevêtrement de haine et de peur taillade leur visage, leurs yeux se transforment en fusils, le viet devient la pire vermine qu’ils n’aient tous deux jamais connu. Le reste de la distribution que je ne citerai pas singulièrement n’a pas à rougir de la performance des deux derniers.

Le film rappelle également dans son travail sur la psychologie qu’il y a un avant et un après lorsqu’on parle de guerre. Malgré le fait qu’un soldat croule sur les décorations, il n’en est pas moins meurtri, la mort mutile, matraque et marque l’esprit comme le corps.

Les scènes de chasse offrent des photographies magnifiques, souvent sur une bande originale, qui à l’image du film, présente un brio incontestable dans sa réalisation.

En bref, s’il est admis qu’à la guerre, le cœur d’un homme ne cesse pas de battre, il est néanmoins certain qu’une part de celui-ci s’éteindra sur le champ de bataille, part dont il devra faire le deuil au dam de ses proches.

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le 10 sept. 2013

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Deleuze

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