Raging Bullet

(Yes I spoil)
Se lancer dans quelque chose que l'on croit glorifiant, à en oublier les conséquences et leurs causes, c'est ce que ces hommes feront, c'est ce que beaucoup feront.

Vite passée la marade qu'est le mariage, la froideur de leur Pennsylvanie chérie devient quelque chose de magique, ils commencent à réaliser qu'ils ne la ressentiront plus de sitôt.
Place aux bambous, à la chaleur tropicale, à cette scène dantesque de la roulette russe, à ces scènes dantesques de la roulette russe.

C'est fou, sur trois heures de film, 40 maigres minutes sont consacrées à la guerre, elle suffisent bien amplement...

Se marier, mettre en cloque comme si la guerre n'était qu'un simple aller-retour joyeux faisant de toi un homme bien,.
Certains commencent à divaguer avant même d'avoir débarqués, la plupart descendent, tombent, une chute, un voyage au bout de l'enfer qui s'effectuera après l’expérience de l'enfer lui-même, Mike et ses amis seront séparés, à jamais...

Après leur boulot, les voilà revenus dans la chaleur ambiante, dans l'horreur, personne ne comprendra vraiment ce qu'ils ont vécu. Un retour à la maison calme, rassurant, si seulement il n'était pas seul.

C'est les prunelles humides que Mike contemple ses amis, le canon sur la tempe, son seul souhait est que cela redevienne comme avant, mais pourquoi avoir voulu la changer, cette vie d'avant, puisqu'ils s'y sentaient bien.

L'émotion s'empare bien vite de nous, devant les deux dernières scènes, le pari de Cimino s'illumine et fini en bain de larmes, sur la volonté que l'Amérique en sorte grandie, de cette horreur, de cette guerre.

Cette musique...

C'est avec joie qu'ils nous ont guidés par leurs performances impériales, De Niro bien sur, mais également Christopher Walken ou encore John Savage.
C'est donc avec un effroi bien présent que l'on constate leur perte, la perte de l'envie de vivre pour l'un, la perte de la possibilité de vivre normalement pour le second, et l'atrocité d'y être resté pour le dernier, de ne pas avoir su s'en débarrasser, et de s'être condamné.

C'est la larme à l’œil que l'on assiste à la fin de la démonstration. En plus d'être le premier métrage à avoir ouvertement abordé le sujet, The Deer Hunter est une claque monstrueuse qui marque la vie de tout cinéphile à jamais, tout comme la guerre, comme l'enfer.

La vie est une chasse sans fin après tout.