Ce spin-off de la saga X-men est le second dédié au personnage emblématique de Wolverine. Personnellement je ne voulais plus du tout en entendre parler après la terrible débâcle que représentait le précédent opus. J'étais limite dégouté du personnage, tellement le film était bâclé sur tous les points. Puis au fur et à mesure que ce projet avançait, je m'y suis de plus en plus intéressé: en apprenant que les scénaristes allaient faire table rase du passé, en ayant connaissance du cinéaste finalement choisi et en apercevant l'implication et les bonnes intentions de l'acteur principal. Ces éléments m'ont quelque peu rassuré, et c'est donc confiant que je me suis rendu dans la salle de cinéma la plus proche de chez moi.
A la sortie de la séance, j'étais plutôt satisfait par ce que j'ai vu, et c'est à peu près ce à quoi je m'attendais au final. A savoir: une intrigue plus simple qui est recentrée sur Wolverine, peu de mutants inutiles présents, une mise en scène classe et sobre à la fois.
Voilà en gros, je n’espérais pas plus qu'un divertissement sympathique et bien tenu, remettant la franchise sur de bons rails après une décennie bien terne.
Le scénario n'est pas extraordinaire, puisque l'on repère rapidement la limite des enjeux exposés. Il n'est pas non plus totalement maitrisé en terme d'écriture (je pense au dernier acte, et à ce climax un poil plus faiblard que le reste). Cependant, l'ensemble se suit avec plaisir et intérêt car il y a de bonnes idées, des personnages attachants, et c'est rythmé sans pour autant tomber dans des scènes de bravoures interminables. Puis aussi et surtout, le Japon est au coeur du film. Wolverine est un peu paumé dans cet environnement exotique, où se mêle le modernisme et la tradition. Et le film joue pas mal sur le décalage crée par cet homme rustre et bourru au sein d'une société nippone où le respect, les convenances et l'élégance sont de rigueur.
Certains passages sortent du lot, je pense notamment au flashback se situant à Nagasaki, qui nous met tout de suite dans l'ambiance. Superbe introduction, vraiment. Il y a aussi quelques scènes d'actions de bonnes qualités, les combats à l'arme blanche essentiellement, mais aussi la séquence sur le toit du train à grande vitesse qui est vraiment prenante. Les moments plus introspectifs ne sont pas en reste. Avec de prime abord, Logan qui vit comme un ermite dans les forets canadiennes, et par la suite quand il est accompagné de Mariko ou Yukio, une fois qui est sur le sol japonais. L'alchimie entre ces trois personnages fonctionne plutôt bien.
Tout n'est pas bon ceci dit. Comme je l'ai indiqué plus haut, le climax est en deçà du reste car le combat Silver samurai/Wolverine ne tient pas toutes ses promesses. Mais on se rend compte également que certains personnages ont été écrit à la truelle. Je pense à Vipère qui ne sert à rien, et à Harada qui a des motivations bien obscures (il change d'avis un peu trop souvent à mon goût). J'ai failli oublié de mentionner dans les défauts quelque chose de honteux, c'est d'avoir amputé la scène de baston contre les ninjas. Malgré ces griefs, jai passé un agréable moment en compagnie de mon mutant favori.
Mission réussie pour le touche à tout James Mangold. J'aime bien ce metteur en scène, non pas parce que c'est un génie, un type qui manie la caméra et qui a des idées de mise en scène comme personne. Non rien de tout ça, c'est juste un cinéaste constant et qui est par conséquent rarement décevant dans ce qu'il entreprend. Un type qui sait faire des concessions mais qui ne se renie pas pour autant. Grosso modo, il est ce qu'on appelle un faiseur, mais dans le sens noble du terme (s'il y avait besoin de le préciser). Et pour le coup, son spin-off est une bonne rampe de lancement pour le prochain X-men: Days of future past, réalisé par Bryan Singer.